Dans la cadre de la présidence française de l’Union Européenne, l’ANSP (Agence Nationale des Services à la Personne) a organisé les 12 et 13 novembre 2008 à Paris la première édition des rencontres européennes des services à la personne (SAP) afin de créer un dialogue entre les acteurs des pays européens et de définir les perspectives de développement du secteur.
L’Europe et les Services à la Personne550 participants par jour. Ils étaient nombreux à avoir répondu présents à ces rencontres européennes labellisées dédiées aux services à la personne. Et pour cause, si, à ce jour, en France on ne peut plus ignorer l’effervescence des SAP, le modèle chez nos voisins européens demeure assez flou pour bien des professionnels du secteur. Comment s’organise le développement de l’offre, quels services y sont associés, les particuliers bénéficient-ils, comme en France, d’aides et de réductions fiscales, comment appelle-t-on les SAP ailleurs qu’en France. De nombreuses questions qui appellent un sujet majeur de réflexion : est-on en train de construire une politique européenne des services à la personne ?
Tous les pays de l’Union européenne sont soumis aux mêmes défis démographiques : un fort taux de fécondité et un vieillissement de la population. Outre la manne considérable que représentent aujourd’hui les SAP pour lutter contre le chômage et tisser un lien de proximité non délocalisable, tout l’enjeu réside dans l’apport de solutions qualitatives vis-à-vis de nouvelles problématiques de garde d’enfants et d’aide aux personnes dépendantes. Voilà pourquoi il était plus que temps de rassembler les représentants européens concernés par ces questions afin d’organiser un partage d’expérience jeter les bases d’un modèle commun à bâtir ensemble selon les besoins de chacun.
A ce jour, les SAP s’articulent assez différemment d’un pays à l’autre. Les échanges ont permis de distinguer quatre modèles :
Le modèle scandinave où l’Etat-Providence tient une place importante.
Le modèle anglo-saxon où l’Etat intervient très peu. Les entreprises sont encouragées à créer des espaces de garde d’enfants dans leurs murs.
Le modèle méditerranéen où les solidarités familiales pallient le faible rôle joué par l’Etat. Le taux de fécondité est relativement faible.
Le modèle continental, hybride, où l’Etat intervient pour rendre la demande solvable.
Les disparités entre pays membres sont également visibles au travers de la dénomination du secteur, les italiens centrant leur définition sur les personnes dépendantes quand les allemands se passent tout simplement d’appellation globale.
La politique européenne sur les SAP, positionnée en référentiel de la filière, aura pour lourde tâche de montrer la voie dans un secteur qui reste encore pénalisé par son développement tardif : le travail au noir omniprésent, le manque de garantie qualité pour les clients, des emplois peu qualifiés, la formation encore insuffisante, etc. Ces premières rencontres auront permis d’offrir un panorama de ce qui marche et de ce qui marche moins bien dans les différents modèles tout en déclenchant une dynamique : Laurent Hénart, Président de l’ANSP, a annoncé dans les conclusions du rapport que les secondes rencontres européennes des SAP se tiendraient en Sicile (probablement au mois de décembre 2009).
Pour en savoir plus :
le compte rendu de la première journée
le compte rendu de la seconde journée