Le CNR logement vient de se terminer, et le moins que l’on puisse dire, à l’instar du CNR Grand âge et du CNR Petite enfance, c’est que les acteurs de l’ESS restent sur leur faim. En même temps, c’est le jeu de ce genre de concertations : on prend quelques idées, on les croise avec celles qu’on avait avant et on rédige le rapport avec la plupart des idées qu’on avait eu avant. Bref. Ce qui est surprenant, et j’aime observer cela, ce sont les acteurs qui, en général, sont calmes, et qui sur des sujets ou contextes, tout d’un coup, s’expriment avec véhémence. Là, je parle de la Fédération Nationale des sociétés Coopératives H.L.M. qui sort coup sur coup deux communiqués au ton moins diplomate que d’habitude. Le premier appelle les pouvoirs publics à la production de logements abordables dans un contexte de forte hausse des demandeurs de logement social (7% en 2022) et surtout de baisse du financement public, entre autres par l’augmentation du taux du livret A (Pour comprendre, un article des Echos). Dans un autre communiqué, juste après, la fédération regrette les choix de conclusion du CNR en expliquant que la sélection territoriale qui va se mettre en place pour le prêt à taux zéro et le bail réel solidaire ne compenseront pas le manque criant de logement social, au contraire, cela va l’accentuer dans les zones exclues dorénavant du PTZ.
L’UNAFO, elle, réagit au plan pour les saisonniers qui pose 15 engagements pour améliorer l’emploi des travailleurs saisonniers dans le tourisme. On peut se réjouir d’un tel plan, vu les difficultés des saisonniers à pouvoir travailler dans de bonnes conditions logistiques. L’union n’a pas été consultée pour ce plan et regrette que les résidences sociales n’aient pas été prises en compte, alors que, selon l’union, elles répondent déjà à cette problématique de souplesse dans l’hébergement.
La CGSCOP a souhaité communiquer sur les conditions de travail coopératives durant la semaine de la qualité de vie au travail. Déjà, interrogeons nous sur le choix des termes (Dont la CGSCOP n’a pas été partie prenante) de cette semaine : "qualité de vie au travail". Si on pose la question à des psychologues du travail, en général, ils pouffent (jaune) sur ce terme. Ils ne l’apprécient guère tant il est connoté de l’empreinte employeurs. Passons et revenons à la CGSCOP. Le travail coopératif a des avantages indéniables sur le travail classique, surtout sur les questions de participation (Logique !) et de temps. Ce dernier n’est pas le même que pour une entreprise de capitaux, surtout avec des actionnaires purement financiers. La coopération a des atouts, et il convient de les mettre en avant, sans non plus occulter les dysfonctionnements qui existent. Toutes les SCOP ne sont pas aussi vertueuses que cela, rappelons nous de SMART France pour ne citer qu’un exemple criant. Le dialogue social n’est pas toujours aussi simple que cela, la hiérarchie peut être aussi pesante qu’ailleurs et les conflits ne sont pas toujours bien gérées, justement parce que la gouvernance est partagée. Bref, je ne peux que vous inviter également à prolonger les réflexions avec les écrits de la Manufacture coopérative ou de ceux de la recherche action "Emancipation des travailleur·es autonomes". Ceci dit, on peut, on doit saluer l’initiative, l’opportunité de la CGSCOP à apporter réflexions et exemples alternatifs pendant cette semaine dédiée.
L’UDES a communiqué également cette semaine (Une position demain vendredi). Mais avant, elle a indiqué rejoindre la communauté « Les entreprises s’engagent ». Ce collectif initié par Thibaut Guilluy a pour objectif de pour contribuer à une société plus inclusive et durable. M Guilluy, marcheur de la première heure, connaît bien l’ESS puisqu’il a été à la tête du groupe ARES. Et donc connaît bien le point de rencontre entre social et économique. Les mauvaises langues, dont je fais partie, diront que l’UDES fait un pied de nez à Impact France, en allant sur les questions d’impact, d’inclusion, d’entreprises citoyennes (Chères à M Rocard). Mais ce serait persifler...
Bonne lecture,
Bonne fin de semaine,
Guillaume Chocteau