L’actualité agitant le petit terrain de l’ESS en ce moment est celui du renouvèlement de la présidence d’ESS France. On peut se réjouir d’y voir 3 candidats en lice : Benoit Hamon, ancien ministre et directeur général de SINGA, Stéphane Junique, président du Groupe VYV et Damien Baldin, directeur général de la fondation La France s’engage. On remarquera la présence forte de candidatEs [1] ! Les 3 candidats sont intéressants, même si, à y regarder de plus près, on ne se demande pas si les intérêts sont moins ceux de l’ESS que ceux d’un congrès d’un parti politique à la gloire passée. Jérôme Saddier a fait un travail énorme et on peut le féliciter. Espérons que celui qui suive n’aura que l’ESS en tête et non quelqu’autre ambition. En tout cas, avec Benoit Hamon, c’est probable. Ne votant pas à ESS France, ni dans un des réseaux qui la compose, n’ayant ni collaboration directe ou indirecte avec l’organisation, le choix me laisse assez passif. La logique d’unions et fédérations mériteraient d’être requestionnée concernant la représentation du secteur et sans aller jusqu’à une désignation au suffrage universel [2]. J’avais fait la même critique sur la désignation de la représentation au CSESS.
Bref.
Pendant ce temps là, les acteurs alertent. Et fort ! Les coupes budgétaires de 10 milliards dans le budget Etat, annoncées par décret, touchent une bonne partie de budgets de l’ESS. Et les acteurs alertent sur les difficultés à venir, s’ajoutant aux difficultés présentes. Que ce soit le mouvement associatif qui dénoncent "la mise à mal des actions associatives menées en réponse à de forts besoins sociaux" ou l’UDES qui qualifie l’annonce "en urgence et sans concertation" comme "un contre sens à l’heure des nécessaires accompagnements des politiques sociales". Les coupes sont dures et à chaque fois, de plusieurs centaines de millions d’euros, proportionnelles aux poids des ministères impactés. Demain, c’est le collectif Alerte qui s’exprime et la CFDT. Et d’autres à venir !
Cela rejoint la problématique du cycle de conférences mis en place par le RNMA et le CAC. La première conférence porte sur les attaques vers les associations "Face aux attaques des libertés associatives" avec des intervenants de qualité : Jean-Baptiste Jobard - Coordinateur du Collectif des Associations Citoyennes, Elise Mellon - Chargée de mission à la direction vie associative de la CIMADE et membre de LA Coalition Libertés Associatives et Carine Favier - Co-présidente du Planning Familial en Occitanie.
En parallèle de la baisse des budgets, la question de la rémunération revalorisée par les accords du Ségur est toujours présente. Et il est symbolique que les demandes arrivent des deux côtés du bulletin de salaire ! D’un côté, AXESS, rapprochement entre la FEHAP et NEXEM, poids lourd des employeurs du social et médico-social, pointe du doigt la mauvais niveau en mathématique du gouvernement dans le dénombrement des salariés exclus du Ségur et "déplore une sous-estimation. Dans les faits, ce sont plus de 215 000 salariés employés à temps plein qui en sont exclus". De l’autre, Force Ouvrière (entre autres) qui dénonce l’exclusion aussi des salariés, mais écorche au passage AXESS. La dialogue social en marche !
Je vous invite à lire les publications autour du salon de l’agriculture. Le commerce équitable a sorti un certain nombre de bonnes publications pour apporter des solutions aux difficultés des agriculteurs. Elles ne vont bien entendu pas dans le sens de la FNSEA, mais pourraient trouver des échos auprès d’autres syndicats plus petits et plus respectueux d’une agriculture elle-même respectueuse de ses acteurs et de la planète.
Bonne fin de semaine,
Bonne lecture.
Guillaume Chocteau
[1] Jérôme Saddier a énoncé clairement qu’il avait oeuvré pour des candidatures féminines, restées sans succès
[2] Sur quelle base voterait-on ?