Après l’échec des concertations et le CNESER catastrophique du vendredi 22 juin, la FAGE place ses derniers espoirs dans la rencontre de demain soir avec le Président de la République.
LA FAGE abordera, lors de cet entretien, les points que le Président devra modifier afin que le projet de loi soit acceptable :
La gouvernance de l’Université : la perte de pouvoir du conseil d’administration au profit de celui du Président fait craindre un réel danger pour la démocratie universitaire en général et la démocratie étudiante en particulier.
Autonomie à la carte : si il doit y avoir une autonomie des universités, celle-ci doit alors s’imposer à toutes les universités afin de garantir l’homogénéité du système universitaire français et éviter ainsi un système à deux vitesses.
Entrée en Master : le débat sur l’entrée en Master doit avoir lieu dans le cadre des concertations sur l’arrêté Master et non dans le cadre de ce projet de loi.
La FAGE ne saurait accepter un texte qui remet en cause les fondements de nos universités et en appelle au gouvernement pour désamorcer dès maintenant ce processus qui pourrait conduire à une crise majeure.
Si à l’issue de ce rendez-vous, le texte devait rester en l’état, la FAGE prendra ses responsabilités et décidera des suites à donner à cette réforme lors de son Assemblée générale réunie en plénière le samedi 30 juin à Argelès-sur-mer dans le cadre de ses universités d’été.
Jacques Auxiette réagit à l’annonce du plan pour les universités de Valérie Pécresse. Il regrette l’absence de concertation réelle et estime que la mise en concurrence des université est danger pour l’équilibre des territoires.
Jacques Auxiette, président de la Région des Pays de la Loire, considère qu’il est indispensable de réexaminer la place de l’Université dans la société de la connaissance, mais s’indigne devant le processus de passage en force choisi par le gouvernement pour la loi sur l’autonomie des universités. "Les déclarations d’intention de Mme Pécresse en faveur d’une concertation large et ouverte n’auront servi qu’à tromper partenaires sociaux et citoyens dans le contexte électoral ", estime-t-il. "Les résultats du deuxième tour des élections législatives ont montré que les Franà§ais ont choisi de ne pas donner un blanc seing à Nicolas Sarkozy. Ceci aurait dà » inciter le Président de la République et son gouvernement à la raison et à la concertation. Il n’en est finalement rien."
Les collectivités locales interviennent désormais à 50% dans le cadre des contrats de projet avec l’Etat. Les Régions investissent largement dans les bà¢timents universitaires, en faveur des aides sociales et du logement étudiant, de la mobilité des jeunes. Parallèlement, elles ont su associer ces enjeux avec un développement croisé des politiques d’innovation, de recherche et d’industrie. Selon Jacques Auxiette, "il semble que cela ait totalement échappé au nouveau gouvernement qui ne souhaite pas consulter les Régions et si peu les partenaires sociaux reniant les engagements électoraux du Président de la République".
"Sur le projet de loi à l’étude, l’Etat fait peu de cas de l’équilibre des territoires " poursuit-il. A ce titre, les Régions peuvent s’inquiéter d’une autonomie transférée sur la base du volontariat. "Comme de nombreux partenaires sociaux l’ont exprimé, seules les universités disposant de moyens conséquents pourront assurer les coà »ts de gestion des ressources humaines, de construction et d’entretien des bà¢timents et c’est à ces universités que Nicolas Sarkozy propose de donner plus de moyens. Il y aura donc d’un côté quelques universités compétitives, riches et performantes. De l’autre, il restera, notamment aux petites universités, la gratuité, la sous-dotation, le sous-équipement et les profondeurs du classement" ajoute le président du Conseil régional des Pays de la Loire.