M. Sarkozy a échoué à faire comptabiliser le nucléaire avec les énergies renouvelables
La Commission européenne présente ce mercredi 23 janvier 2008 les objectifs pour chacun des pays membres concernant la lutte contre le réchauffement climatique. En particulier, chaque pays se voit attribuer des objectifs en ce qui concerne les énergies renouvelables.
La France, dont seulement 10,3% de la consommation énergétique est actuellement couverte par les énergies renouvelables, doit porter cette part à 23% d’ici 2020. Il est clair que cet objectif ne pourra pas être atteint si la France s’entête à construire le réacteur nucléaire EPR qui est prévu à Flamanville (Manche).
En effet, pour atteindre son objectif, la France doit non seulement développer massivement les énergies renouvelables, mais elle doit aussi réduire sa consommation d’énergies non renouvelables, et donc de nucléaire, de façon à faire croître la part des énergies renouvelables.
Construire l’EPR reviendrait non seulement à priver les énergies renouvelables des 3,5 milliards d’euros que coûte ce réacteur, mais aussi à augmenter encore la part des énergies non-renouvelables et de fait à rendre inaccessible l’objectif de 23% de renouvelables en 2020.
Depuis plusieurs semaines, le Président français s’est activé en coulisses pour essayer de faire comptabiliser le nucléaire au même titre que les énergies renouvelables. Cette tentative a fort heureusement échoué pour le moment, mais il est évident que le "VRPrésident" pronucléaire va revenir à la charge. Les citoyens doivent s’y opposer.
L’Etat français ne peut plus tergiverser : en tant qu’actionnaire majoritaire, il doit contraindre EDF à annuler l’EPR. En avril 2006, le Réseau "Sortir du nucléaire" a publié une étude qui montre que, en investissant dans les énergies renouvelables et les économies d’énergies les 3,5 milliards d’euros prévus pour l’EPR, il est possible au total de produire et économiser deux fois plus d’électricité que n’en produirait l’EPR (qui plus est, en créant 15 fois plus d’emplois).