A l’occasion des trente ans de la centrale nucléaire de Fessenheim, Le Réseau « Sortir du nucléaire » demande sa fermeture immédiate. Pas de "donnant-donnant" : la fermeture de Fessenheim est indispensable mais ne doit en aucun cas légitimer la construction de l’EPR.
La centrale de Fessenheim abrite les plus vieux réacteurs à eau sous pression mis en service sur le territoire français. Ces réacteurs, à la technologie défaillante et dépassée, ne comportent qu’une seule enceinte de béton qui n’est même pas armé, entourée d’une peau d’acier en très mauvais état. Au fil des années d’exploitation, les cuves de ces réacteurs ont été profondément attaquées par la radioactivité. Fessenheim est une centrale qui met en danger son personnel, douze personnes y ont été irradiées en 2004 en l’espace de deux mois. Durant la canicule de 2003, EDF a été contrainte d’arroser au jet d’eau les réacteurs de Fessenheim parce que la température à l’intérieur y dépassait 50°.
Ces réacteurs ruineux qui multiplient les pannes et qui occasionnent des arrêts fréquents, coûtent dorénavant plus cher qu’ils ne rapportent.
Aux risques liés à cette technologie hasardeuse s’ajoutent les risques liés à l’emplacement des réacteurs. La centrale de Fessenheim a été construite sous le niveau du Grand canal d’Alsace dont les eaux refroidissent ses réacteurs, ce qui l’expose ainsi à un fort risque d’inondation. Or Fessenheim se situe dans une zone à forte sismicité et les digues du canal ne résisteraient pas un séisme important. Les réacteurs pourraient-ils eux-mêmes y résister ?
Face à ces nombreuses vulnérabilités, il faut rappeler que les réacteurs de Fessenheim contiennent chacun 72.5 tonnes de combustible hautement radioactif sous une pression de 155 bars. Un accident grave à Fessenheim défigurerait irréversiblement le territoire français.
Il est plus que temps d’arrêter Fessenheim qui fonctionne aujourd’hui sans filet de sécurité, au péril de la population.
Pour arrêter les réacteurs existants, faire échec à la construction de l’EPR et proposer de véritables alternatives au nucléaire, le Réseau "Sortir du nucléaire" appelle à manifester le samedi 17 mars 2007 à Lille, Lyon, Rennes, Strasbourg et Toulouse.