24 novembre 2003 : par communiqué, le Réseau "Sortir du nucléaire" révèle par communiqué être entré en possession d’un document Confidentiel défense, issu d’EDF, qui reconnaît que le réacteur nucléaire EPR n’est pas conçu pour résister à un crash d’avion de ligne. Les agences de presse (AFP, Reuters) publient des dépêches sur cette affaire
25 novembre 2003 : Le Figaro ("Un document « secret défense » dévoilé : le futur réacteur EPR vulnérable aux chutes d’avions") et Libération ("Les écologistes attaquent EDF avec ses propres documents") couvrent l’affaire. Cf par exemple...
25 novembre 2003 (bis) : Patrick Ollier, à l’époque président (UMP) de la commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale, demande l’ouverture d’une "enquête administrative" sur le Réseau "Sortir du nucléaire" et le document confidentiel défense (cf dépêche AFP). Curieusement, l’affaire en reste là et, quelques temps plus tard, comme si de rien n’était, EDF et Areva recommencent à prétendre que l’EPR résisterait à un crash d’avion de ligne...
16 novembre 2004 : sur le plateau de l’émission de France 3 "France Europe express", animée par Christine Okrent. Face à Mme Lauvergeon (PDG d’Areva), Stéphane Lhomme, porte-parole du Réseau "Sortir du nucléaire" brandit le document confidentiel défense et en lit des extraits.
10 septembre 2005 : la Commission nationale du Débat public (CNDP), chargée d’organiser un débat officiel sur la construction du réacteur EPR, annonce être confrontée à un problème : dans sa contribution écrite, le Réseau "Sortir du nucléaire" fait référence au fameux document Confidentiel défense. Craignant d’être elle-même poursuivie, la CNDP décide de censurer la contribution du Réseau "Sortir du nucléaire". (Cf AFP, 20/09/2005 : "Débat public sur l’EPR et secret défense : la CNDP recherche une solution’)
15 septembre 2005 : à la Une, le journal Le Monde évoque l’affaire : "Quand le débat public rencontre le secret-défense".
16 mai 2006 : mandatée par le parquet de Paris, section antiterroriste, la Direction de la surveillance du territoire (DST, aujourd’hui DCRI) fait irruption chez Stéphane Lhomme, porte-parole du Réseau "Sortir du nucléaire", lequel est aussitôt placé en garde à vue. Il est "questionné" quinze heures d’affilée, son appartement fouillé de fond en comble, ses ordinateurs et téléphone confisqués. Une copie du fameux document est saisie. Cf AFP, Reuters, ATS, Le Monde.fr, le Figaro.fr, Libération.fr, etc... Cf par exemple...
17 mai 2006 : en signe de protestation, le Réseau "Sortir du nucléaire" décide de mettre en ligne le Document confidentiel défense et le diffuse à de nombreuses associations et personnalités qui le mettent aussi en ligne sur leurs sites respectifs. (Cf Libération, 18 mai 2006 : "Libéré, Stéphane Lhomme contre-attaque")
25 mars 2008 : près de deux ans plus tard, Stéphane Lhomme est à nouveau placé en garde à vue et "questionné" pendant près de 10 heures. Une liste de responsables d’EDF lui est présentée : la DST est toujours en échec dans la recherche de la "source" qui, à l’intérieur d’EDF, récupère des documents sensibles te les transmets au Réseau "Sortir du nucléaire". Poursuivi pour "Compromission du secret de la défense nationale", Stéphane Lhomme reste sous la menace de 5 ans de prison et de 75 000 euros d’amende.
31 mars 2009 : le journal en ligne Médiapart révèle : "L’ancien commandant de police Pierre François avait été chargé de développer au sein d’EDF des activités de renseignement afin de prévenir d’éventuelles attaques terroristes, mais aussi des campagnes de déstabilisation ou des actes de malveillances émanant de la mouvance anti-nucléaire, comme les associations Sortir du nucléaire ou Greenpeace, très investies en la matière. La "cellule" animée par Pierre François aurait notamment infiltré ces associations, parfois avec la bénédiction des services spéciaux français dont sont issus la plupart de ses membres." et fait référence à l’affaire du Document confidentiel défense.
A ce jour, poursuivi pour "Compromission du secret de la défense nationale", Stéphane Lhomme (porte parole du Réseau "Sortir du nucléaire") reste sous la menace de 5 ans de prison et de 75 000 euros d’amende pour avoir détenu et rendu public le document Confidentiel défense. Il a expliqué la démarche du Réseau "Sortir du nucléaire" dans un texte intitulé "Les raisons de la publication du document "confidentiel défense" sur le réacteur nucléaire EPR"