Le ministre de l’agriculture vient d’autoriser l’utilisation d’une nouvelle semence de mais traitée par l’insecticide systémique dangereux appelé Cruiser dont la matiére active est le Thiamethoxam.
Meme si cette autorisation ne s’etend pas aux mais à consommation humaine et aux lignées males destinées à la production de semences, la précipitation de cette décision sous la pression des maisiculteurs intensifs, des semenciers et des producteurs de produits phytosanitaires sera dommageable pour l’avenir.
En effet, la toxicité de cet insecticide est très forte :
5 nanogrammes (ng) suffisent pour tuer une abeille.
En outre, sa toxicité est équivalente à celle du fipronil et de l’imidaclopride dont on connaît les effets délétères sur le rucher français (cf. affaires Gaucho et Regent).
De plus, des doses de Thiamethoxam aussi basse que 0,5 ng par abeille ont des effets sub-létaux importants. Ainsi, le Thiamethoxam peut entraîner la perturbation du vol de retour à la ruche des abeilles, dont l’une des conséquences peut être l’affaiblissement des colonies.
Le Thiamethoxam est également persistant dans les sols ce qui permet une éventuelle contamination des cultures suivantes.
Les précautions d’usage préconisées par l’AFSSA (dans son avis du 20 décembre 2007) retenues par le Ministère ne reposent que sur des résultats intermédiaires et ne permettent pas de juger des effets sur le long terme de ce produit sur les abeilles, l’Homme et l’environnement. De plus, ces précautions ne nous paraissent pas de nature à limiter les risques à court terme étant donné, notamment, les difficultés à contrôler leur application.
En outre, un risque d’extension future de l’homologation pour d’autres usages (sur colza ou encore en production fruitière) n’est pas à écarter. Enfin, les poussières qui se dégagent au moment du semis de semences enrobées ont été responsables de la disparition d’un grand nombre d’abeilles au printemps 2007 en Italie.
Dans ces conditions, et alors que les travaux du Comité Scientifique et Technique (CST) chargé d’évaluer les causes de dépérissement des colonies d’abeilles sont volontairement arrêtés depuis deux ans, nous nous élevons contre cette autorisation et demandons le retrait de cette AMM [1] qui permettrait à un insecticide qu’on sait être extrêmement dangereux pour les abeilles d’être répandu dans l’environnement au mépris du principe de précaution.
Pour protéger les abeilles et les hommes de ce pesticide...
[1] Autorisation de Mise sur Marché