L’actualité se bouscule et j’avoue avoir des difficultés à suivre, sauf à passer 10 articles par jour. Ce qui serait contre-productif et un peu épais. Déjà que. Alors, je décale, je jongle et je m’excuse.
Ceci dit, je tente de ne pas rater l’essentiel. Et cette semaine, c’est la rencontre du gouvernement avec les acteurs de la solidarité pour la présentation du "Pacte des Solidarités". Je serais taquin, je dirais que le fait que la page officielle du Ministère [1] tombe sur une erreur est symbolique. Comme souvent, du plus radical au plus conciliant, les acteurs de la solidarité ont exprimé leur déception devant les solutions apportées pour combattre la précarité et l’exclusion. ATD Quart Monde a communiqué avant l’annonce des mesures concrètes et a appelé de ses vœux des ambitions pour vraiment sortir des effets d’annonces et de la pauvreté durable. Avec un coup de griffes sur la loi Kasbarian - Bergé dite loi anti squat et la réforme du RSA au passage, ATD constate que "ce Pacte des solidarités s’inscrit dans la lignée de la dernière Stratégie pauvreté, dont les résultats sont loin d’être probants, et semble davantage constituer un ensemble de mesures déjà engagées plutôt qu’une politique globale et ambitieuse de lutte contre la pauvreté et les exclusions". Le collectif Alerte tranche radicalement en posant le constat que "les mesures du Pacte des solidarités présentées par la Première ministre ne semblent pas prendre en compte l’urgence de la situation" en ne permettant ni de régler la pauvreté, ni les derniers effets de l’inflation sur les ménages et les acteurs associatifs. Les syndicats ont réagi également. La CGT dénonce ainsi la contradiction d’une hausse de la pauvreté et des personnes qui travaillent pourtant "les chiffres actuels sont alarmants : 9,2 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté, dont 2,2 millions ont un emploi, plus de 5 millions sont sans emploi et 15,3 % des travailleurs sont en situation précaire. Peut-on vraiment attendre des mesures efficaces de ce nouveau pacte des solidarités ?". La CFDT salue le lancement mais regrette également "que le plan ne prévoie pas de hausse des minimas sociaux. Elle s’interroge également sur la réforme du RSA portée par le projet de loi pour le Plein Emploi, qui avec le principe des 15 heures obligatoires d’activités et les sanctions associées, risque d’augmenter le taux de non-recours qui atteint déjà 36%"
Bref, cela ressemble à chaque lancement de dispositif de lutte contre la précarité, beaucoup d’ambitions, mais des outils et moyens pas à la hauteur.

Dans un autre domaine, on notera la sortie du livre coordonné par Camille Dorival, journaliste et ancienne directrice générale d’Alternatives Économiques, Timothée Duverger, directeur de la Chaire Terr’ESS de Sciences Po Bordeaux et Hugues Sibille, président du think-tank le Labo de l’ESS et ancien délégué interministériel à l’ESS. Ils ont interrogé des économistes sur leur vision de l’ESS. Regards croisés !

Bonne lecture,
Bonne fin de semaine,

Guillaume Chocteau