Les jeunes en situation de NEET : le rôle des compétences de base

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Les jeunes en situation de NEET : le rôle des compétences de base

Enjeu prioritaire des politiques publiques nationales et européennes, les jeunes qui ne sont ni en emploi, ni en études, ni en formation (NEET) connaissent des situations d’exclusion plus ou moins marquées selon les pays. En exploitant l’enquête de l’OCDE sur l’évaluation internationale des compétences des adultes (PIAAC), les auteurs de ce nouveau Céreq Bref analysent le rôle protecteur des compétences de base en littératie et numératie sur le risque d’être NEET. Les données internationales montrent qu’un même niveau de diplôme ne certifie pas partout le même niveau de compétences. Comment s’expliquent ces écarts ? Dans quelles mesures ces compétences protègent-elles des situations de NEET indépendamment du diplôme ?

- Un déficit d’éducation accroît le risque d’être NEET

  • En 2019, 16 % des jeunes de 20 à 34 ans de l’Union européenne étaient en situation de NEET. Ce taux varie fortement en fonction des pays : de 7 % en Suède à 27 % en Italie. Avec 17 %, la France est proche de la moyenne européenne (Eurostat).
  • Le niveau d’éducation est un facteur primordial : 37 % des jeunes européens peu ou pas diplômés connaissent la situation de NEET contre un peu moins de 10 % pour ceux ayant atteint l’enseignement supérieur (respectivement 46 % et 9 % pour la France) (Eurostat).

- Au-delà du niveau de diplôme, le rôle des compétences de base

  • Les niveaux de compétences de base en littératie et en numératie sont moins élevés pour les jeunes NEET.
  • Pour l’ensemble des pays, un niveau minimal de compétences protège contre le risque d’être NEET.
  • A niveau de diplôme comparable, les jeunes en situation de NEET se caractérisent par des niveaux de compétences plus faibles que les jeunes en emploi.

- Comment expliquer ces écarts au sein d’un même niveau de diplôme ?

  • Les compétences de base s’acquièrent aussi hors du cadre scolaire.
  • L’environnement familial n’est pas à négliger : langue parlée à la maison et niveau d’études des parents notamment.
  • Cependant plusieurs études montrent que le degré de sélection au sein de chaque système éducatif explique la non correspondance entre diplôme et compétences de base. Lorsque la sélection est forte, le diplôme valide un niveau précis de compétences de base : les élèves les plus faibles n’obtiennent pas le diplôme et ceux qui l’obtiennent ont un niveau de compétences de base homogène. Inversement lorsque la sélection est moindre.

- Un déficit pénalisant sur le marché du travail, y compris pour les diplômés du supérieur

  • Au sein de chaque niveau de diplôme, un déficit de compétences augmente toujours le risque d’être NEET.
  • Cependant, la pénalité relative liée à la faiblesse des compétences de base varie selon les pays.
  • Moins un diplôme garantit un niveau précis de compétences de base, plus son rôle dans l’accès à l’emploi risque d’être faible.

L’acquisition de diplômes et de compétences de base sont donc souvent des conditions nécessaires pour éviter des situations de NEET dans les pays de l’OCDE, même si elles ne sont pas suffisantes. La manière dont un système éducatif organise son enseignement secondaire est importante : le niveau de diplôme ne certifie pas partout le même niveau de compétences de base. Celles-ci peuvent donc protéger les jeunes, plus ou moins indépendamment du diplôme dans certains pays. En revanche, dans tous les pays, l’absence d’un niveau minimal de compétences de base est toujours très pénalisante.

Les jeunes en situation de NEET : le rôle des compétences de base
Jean-François Giret, Janine Jongbloed
Céreq Bref n°413, 2021, 4p.

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