Le Céreq publie une première analyse inédite de 6 millions d’intitulés de formations suivies entre janvier 2014 et juin 2015 par les salariés, collectés dans le cadre de l’enquête Defis [1].
Ce traitement original des libellés de formations a permis un regroupement en 35 familles de formation puis en 4 grands domaines principaux : les formations spécifiques aux métiers (38 %), celles à caractère transversal (30 %), les habilitations nécessaires à l’exercice d’un métier (14 %) et les formations obligatoires de l’hygiène et de la sécurité (10 %).
Dans un contexte de lancement de l’application CPF par le ministère du Travail, l’auteure Delphine BERAUD propose un regard neuf sur les logiques de recours à la formation au prisme de la catégorie socio-professionnelle, du secteur d’activité et des objectifs attendus.
Pour les cadres : des formations en lien avec l’évolution de leur métier ou de leur carrière
Les cadres privilégient les formations « métiers » qui visent à s’adapter aux changements réglementaires de leur secteur d’activité, voire à s’élever dans la hiérarchie.
Ils sont aussi particulièrement concernés par les formations à caractère transversal comme le management (qui représente 8 % de l’ensemble des formations) avec pour but principal une mobilité interne ascendante.
Pour les ouvriers, les employés et les techniciens : des formations pour faire face aux évolutions techniques...
Les ouvriers sont les salariés les plus représentés dans les formations aux techniques et métiers de l’industrie et du bâtiment. Courtes quand elles sont consacrées à l’actualisation ou la prise en main de techniques, leurs durées s’allongent lorsque l’objectif est une certification ou un diplôme.
Ils suivent également des formations de nature plus transversales et plus courtes comme celles liées à la mise en œuvre de démarches qualité.
...ou pour changer de métier et se diriger vers le paramédical, l’aide à la personne, les métiers de la sécurité et plus généralement vers des professions nécessitant une habilitation
Ces formations sont plus souvent suivies hors du cadre de travail et ont comme objectif un changement de métier.
Les périodes de chômage apparaissent propices à ce type de formations.
Les formations liées à la transition écologique et numérique accueillent quant à elles une diversité de profils de salariés.
Que ce soit en termes de contenu, de durée ou d’objectifs poursuivis, toutes les formations ne se valent pas du point de vue des salariés. Selon le niveau de qualification de leur poste, les formations suivies diffèrent lorsqu’il s’agit d’évoluer dans l’emploi, de sécuriser son parcours ou de se reconvertir.
[1] Initié par le CNEFP et financé par France compétences, le Dispositif d’enquêtes sur les formations et itinéraires des salariés (Defis) est réalisé par le Céreq.