Quatre projets ont été sélectionnés par le gouvernement en faveur des formations en alternance dans le cadre
du Projet d’investissement d’avenir (PIA) issus du grand emprunt. La JOC (Jeunesse Ouvrière Chrétienne) salue
l’initiative du gouvernement qui se préoccupe enfin de ces filières d’avenir. Mais une nouvelle fois, ce ne sont
que des projets phares qui ne s’attaquent pas aux véritables difficultés rencontrées par les apprentis partout en
France.
2000 apprentis seulement seraient concernés par ces quatre projets de centres de
formation et d’hébergement.
Ces initiatives ne règlent pas le problème de l’apprentissage sur le fond. D’autant que ces projets sont élaborés
sans concertation avec les premiers concernés : les jeunes et notamment les apprentis.
Pourtant la formation professionnelle
est une priorité pour les jeunes : quand il est demandé ce que la formation scolaire doit permettre, pour
92% des jeunes, il s’agit d’abord d’apprendre un métier. (Enquête de la JOC réalisée en 2006 auprès de 31 000
jeunes.)
« Ces projets ne vont rien changer face aux dizaines de milliers de jeunes qui peinent à trouver des entreprises
qui les acceptent, face à certains CFA (Centres de formation des apprentis) qui sont sous-équipés et aux entreprises
qui n’assument pas leur responsabilités de formateurs. Ces jeunes ont aussi de grosses difficultés à faire
respecter leurs droits et notamment en ce qui concerne les heures de travail, dans l’hôtellerie-restauration par
exemple », déplore Stéphane Haar, président national de la JOC.
Le gouvernement vente la création de ces pôles d’excellences aux quatre coins de la France (Gironde, Bas-Rhin,
Corse et Pyrénées-Atlantiques). Pour la JOC, déraciner des jeunes à plus de 400km de chez eux n’est pas la meilleure
solution. Les jeunes qui suivent des formations en alternance rencontrent déjà des problèmes d’isolement : le
centre de formation n’étant pas toujours dans la même ville que l’entreprise.
La JOC est la première association nationale de jeunes de milieux populaires. Très présente auprès des apprentis,
elle leur permet de faire entendre leur voix et d’agir pour améliorer leurs conditions de vie. Les 10000 adhérents
de l’association agissent pour une prise en compte plus importante des jeunes dans les décisions qui les concernent.