L’action du revenu de solidarité active (RSA) sur la réduction de la pauvreté ne fait « aucun doute » mais ses effets incitatifs pour la reprise d’emploi sont encore incertains, a déclaré le 28 août le président du comité d’évaluation du RSA, François Bourguignon, dans un entretien aux Echos.
Alors que tout le monde se focalise sur la question, certes majeure, du financement des quelque 1,5 milliard d’euros manquants pour le nouveau dispositif -1,1% des revenus du capital (1)-, le point de vue de l’ancien chef économiste de la Banque mondiale détonne dans le paysage.
François Bourguignon regrette ainsi que le RSA soit généralisé avant la fin des travaux d’évaluation. « Pour la rigueur, nous aurions bien aimé que le processus décisionnel soit un peu plus lent », a-t-il déclaré, précisant que seul un rapport « intérimaire » pourra être rendu au moment du projet de loi.
Les premières expérimentations du RSA montrent « un taux de reprise d’emploi plus élevé » mais « l’intervalle de confiance », c’est-à-dire l’incertitude, « reste important », a expliqué François Bourguignon. Pour lui, la fonction du RSA est « de réduire la pauvreté » et « il n’y a strictement aucun doute sur ce résultat ». « En revanche, si l’objectif était de seulement avoir une mesure incitative pour la reprise d’emploi, il faudra attendre les résultats complets de l’évaluation pour conclure », a-t-il mis en garde.