Le chèque transport : le climat risque d’en faire les frais

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Le chèque transport : le climat risque d'en faire les frais

Alors que l’Etat s’est engagé à diviser par 4 les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050 et que les épisodes caniculaires s’enchaînent, le gouvernement vient une nouvelle fois d’annoncer une mesure qui ne résout pas les problèmes énergétiques à long terme : un chèque destiné aux salariés pour compenser les coûts du transport, notamment ceux des carburants.

FNE et le RAC-F expriment aujourd’hui fortement leurs plus vives critiques à la mise en place du chèque transport sous sa forme actuelle.

Ce nouveau dispositif est symptomatique d’une vision à court terme des défis énergétiques. Le chèque transport, dans sa configuration actuelle, vise à remédier à la « flambée » du prix du pétrole. Mais cette flambée « conjoncturelle » n’en est pas une : il s’agit d’une augmentation structurelle du prix du baril due à la raréfaction des ressources. Que proposera le gouvernement lorsque le prix du litre à la pompe sera de deux euros et les transports collectifs en situation de sous investissement chronique ?

Si certains ménages dépensent plus de 30% de leur budget dans les transports, c’est en grande partie à cause d’une politique d’urbanisme et d’aménagement du territoire déficiente et basée sur le court terme avec pour résultante l’étalement urbain. Celui ci provoque des déplacements fréquents et sur de longues distances, nourrissant ainsi la demande de transport, la dépendance à la voiture individuelle et la hausse des émissions de gaz à effet de serre.

Pour les utilisateurs quotidiens de la voiture qui n’ont pas accès aux transports en commun, il existe des solutions intelligentes qui permettent de réduire la « facture carburant » comme s’organiser en covoiturage, inciter son entreprise à s’engager dans un Plan de Déplacement (PDE) ou acheter des voitures moins énergivores.

Pour répondre à plus long terme aux défis énergétiques et aux engagements environnementaux de la France, FNE et le RAC-F souhaitent un changement de cap radical avec une politique ambitieuse de réduction de la demande de transport. Il convient de mettre l’accent sur la mixité fonctionnelle (et sociale) des territoires, pour les grands centres urbains comme pour les agglomérations moyennes : rapprocher progressivement logements, emplois, loisirs, et commerces les uns des autres permettra de limiter les déplacements quotidiens. L’étalement urbain doit ainsi être combattu par une politique de densification des espaces.

Afin de favoriser le transfert modal et l’intermodalité, il est urgent de renforcer la politique d’aide en faveur des transports collectifs et des modes de déplacements doux (vélo, marche), aussi bien en milieu rural qu’urbain.

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