Ce matin(25/05) a été rendu le rapport final de la Table ronde radiofréquences, santé et environnement. Chantal Jouanno, Nathalie Kosciusko-Morizet et Roselyne Bachelot se sont exprimées sur ce rapport et les suites qu’elles souhaitent lui donner. Premières réactions de FNE.
José Cambou, pilote du réseau santé-environnement représentait la fédération France Nature Environnement à cette table ronde. La prise en compte de l’exposition globale, subie par chaque individu, quelque soit son âge, quelque soit le moment de la journée, a été un souci constant de notre représentante.
Antennes-relais : des avancées timides
Pour José Cambou, « accepter le principe d’expérimenter des valeurs différentes des actuelles est une démarche positive. Tout comme affirmer qu’il faut adopter la meilleure technologie disponible. »
En revanche, FNE regrette vivement que le moratoire sur les implantations ne soit pas mis en place. « Son instauration aurait été un signal fort à destination des associations et du grand public. ll est nécessaire de bénéficier d’un éclairage actualisé et sérieux sur les risques sanitaires pour prendre toute nouvelle décision d’implantation d’antennes. » FNE a également demandé, sans obtenir de réponse, une mutualisation des antennes existantes.
Elus et démocratie locale : tout est à faire !
Pour FNE, les élus des communes doivent être au cœur du processus de concertation et de décision d’implantation des antennes. D’après ce qu’annonce Nathalie Kosciusko-Morizet, les plans de déploiement au niveau des communes seraient validés par les préfets. Les décisions d’implantation doivent être sous l’autorité du maire. Les membres d’une copropriété, les habitants d’une HLM doivent également pouvoir s’exprimer et faire entendre leur position. José Cambou commente : « Les bribes de réponse sont pour l’instant insuffisantes. Elles prennent peu en compte la décentralisation qui n’est pas pourtant pas nouvelle. »
Pour le maintien des systèmes filaires
Aucune réponse n’a été apportée sur le maintien des systèmes filaires par rapport à l’ensemble des systèmes sans fil. La question se pose pourtant non seulement pour la téléphonie mobile, mais aussi pour le DETC, le wi-fi, le wi-max et tous les équipements sans fil.
Une information plus complète et largement accessible
FNE note une volonté d’information et de transparence à destination de la population générale, des travailleurs et des professionnels de santé. Parmi les mesures concrètes, l’affichage des DAS des téléphones mobiles avant l’achat, pour un choix éclairé des consommateurs.
Les femmes enceintes et les adolescents oubliés
Concernant les populations vulnérables, il y a une volonté d’un principe de précaution pour les enfants du primaire. Mais José Cambou constate « qu’il n’y a pas de réponse pour les adolescents et les femmes enceintes dans les déclarations des ministres, ce qu’on ne peut que regretter. »
Un pas de géant sur l’hypersensibilité
Les ministres ont annoncé la prise en compte de l’hypersensibilité, à la fois par la prise en charge des malades et par un effort de recherche pour en comprendre le mécanisme. C’est un motif de satisfaction pour FNE.
Des chercheurs plus indépendants ?
Roselyne Bachelot, ministre de la santé, a annoncé une redevance des opérateurs pour rénover le mode de financement de la recherche dans ce secteur. Pour FNE, ceci devrait accroître l’indépendance des chercheurs.
L’Europe pour prochain objectif
L’Europe ne nous pas été présentée aujourd’hui comme un alibi pour freiner une évolution. Au contraire, Chantal Jouanno affirme que la France pourrait avoir une action d’entraînement au niveau européen pour une harmonisation sur le matériel, l’étiquetage, les niveaux de seuil. France Nature Environnement y voit un signe encourageant.
FNE continuera à participer à ce processus, les ministres ayant confirmé ce matin qu’un comité de suivi sera réuni à l’automne, dès que l’avis de l’Afsset sera disponible. Des groupes de travail devraient permettre d’approfondir un ensemble de propositions, sans que le calendrier soit clairement défini. Deux chantiers importants subsistent donc : le problème des seuils d’antenne et la question de la démocratie local.