Prêtre-ouvrier néerlandais, Frans Van der Hoff, aussi fondateur du label de commerce équitable Max Havelaar, a bourlingué du Chili au Mexique avant de préférer l’altermondialisme à la révolution
Il roule avec bonheur les "r" de compañeros, car l’espagnol est "l’eau dans laquelle [il] nage", la langue des paysans de l’Oaxaca, au sud du Mexique, où il a choisi de vivre depuis près de trente ans. Le prêtre hollandais Frans Van der Hoff, 71 ans, cofondateur du label de commerce équitable Max Havelaar s’est rebaptisé "Francisco".
Le padre aime les symboles et les idées à contre-courant qu’il transmet d’une belle voix de basse. "Francisco" a quitté pour quelques semaines sa maison centenaire en bois de mimosa, ses poules et sa paroisse. Le prêtre-ouvrier a confié les clés de sa création : la coopérative de production de café Uciri qui regroupe 2.600 familles. Chemise blanche, jean noir et large ceinturon de cuir, il ressemble à un paysan du Brabant. Cet homme solide, malgré une double opération du coeur et de l’estomac au printemps dernier, est invité mercredi à l’Assemblée nationale pour la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté organisée par l’ONU. A cette occasion, il défendra le Manifeste des pauvres*, son dernier essai, plaidoyer pour le commerce équitable.