Depuis 30 ans, l’Union Européenne subit une forte détérioration de son environnement et particulièrement de la biodiversité dans les espaces ruraux. Les oiseaux sont souvent les premières victimes de cette dégradation et sont à ce titre un excellent indicateur des dommages causés à notre patrimoine naturel.

Les études conduites par BirdLife (réseau mondial d’associations de protection de la nature dont la LPO est le représentant en France) montrent ainsi que les populations d’oiseaux ont diminué de 30% en moyenne, et même de 75% pour certaines espèces. Des oiseaux autrefois communs - comme l’alouette des champs ou le râle des genêts ou même l’hirondelle de fenêtre - sont aujourd’hui en nette diminution, et certains sont même en voie d’extinction comme l’outarde canepetière. La France se classe ainsi au 10ème rang des pays comptant le plus grand nombre d’espèces d’oiseaux menacés d’extinction, avec 71 espèces inventoriées.

A l’origine de ce déclin de nombreuses espèces, l’intensification de l’agriculture et la mise en oeuvre de pratiques peu respectueuses de l’environnement (augmentation de la monoculture, destruction des haies et des bandes enherbées, irrigation intensive, mécanisation de la fauche, régression des prairies naturelles au profit de cultures comme le maïs, etc.).

Face à ce constat, la LPO souhaite sensibiliser les décideurs politiques à la dégradation de l’environnement dans les espaces agricoles et à la nécessité urgente de promouvoir une agriculture qui soit plus respectueuse de l’environnement et des hommes. La LPO propose ainsi aux citoyens d’adresser une pétition au Commissaire européen à l’agriculture, pour lui demander de préserver la biodiversité en Europe et de développer les mesures agro-environnementales. Ces dernières constituent en effet un outil essentiel, en soutenant les agriculteurs engagés dans des pratiques environnementales. Leur remise en cause, envisagée par la Commission, serait dramatique pour l’environnement en Europe.

Le recueil des signatures se déroulera de la mi-juillet à la mi-octobre. Le lancement de la pétition s’inscrit dans le cadre d’une campagne visant à encourager le maintien de systèmes respectueux de l’environnement, soucieux de la qualité des produits et de la santé publique.