En ce moment même (14/04/06), 80 militants de Greenpeace, de la Confédération
paysanne et des Faucheurs volontaires investissent le site de production de
semences de Monsanto, situé à Trèbes (Aude, 5 km de Carcassonne) face aux
forces de police qui tentent de les y déloger. José Bové, Arnaud Apoteker,
Christine Thelen ont réussi à pénétrer à l’intérieur des lieux. Objectif :
obtenir du gouvernement français qu’il interdise toute culture d’OGM en
France en l’absence de réglementation.
« Occupation d’une usine Monsanto à Carcassonne, le gouvernement doit
interdire les cultures d’OGM en France ! » Aujourd’hui, en début
d’après-midi, malgré la présence de forces de polices et chiens, près de 80
militants de Greenpeace, de la confédération paysanne, et des faucheurs
volontaires ont réussi à investir le site de production de semences de
Monsanto, à Trèbes (Aude). José Bové, Christine Thelen et Arnaud Apoteker
sont parmi eux. Objectif : empêcher que des organismes génétiquement
modifiés (OGM) soient cultivés en France cette année, hors de tout cadre
légal. Car la menace est claire : fin 2005, le vice-président de Monsanto
annonçait à ses actionnaires son intention de planter des milliers
d’hectares de maïs OGM en Europ. En France, mais aussi en Allemagne, où 1700
hectares risquent d’être plantés cette année avec des semences provenant de
Monsanto France.
OGM Greenpeace et des associations investissent Monsanto à Carcassonne
Agriculteurs, activistes de Greenpeace venus d’Allemagne mais aussi simples
citoyens occupent l’usine du géant américain des biotechnologies, alors que
commence la période de distribution des semences aux agriculteurs. Entrés
par le portail principal, les militants ont inspecté le site et disposé des
abris, décidés à occuper le terrain. Ils demandent au gouvernement français
de stopper la distribution des semences génétiquement modifiées et
d’interdire les cultures d’OGM.
« Nous bloquerons ce site de Monsanto tant que le gouvernement français ne
se sera pas engagé à interdire les cultures d’OGM afin de ne pas répéter la
situation de l’année dernière, déclare Arnaud Apoteker, responsable de la
campagne OGM de Greenpeace France. En 2005, plus de 500 hectares de maïs
transgéniques ont été cultivés en France en secret et en toute impunité ! Il
est inadmissible qu’une entreprise commercialise ses OGM en l’absence de
tout cadre réglementaire, alors qu’on sait qu’ils cannibalisent les autres
cultures et contaminent l’environnement de façon irréversible ! »
Dans toute l’Europe, le rejet des OGM se développe. Hier, l’inspection de
l’Environnement slovaque a officiellement demandé à Monsanto de ne pas
distribuer cette année ses semences de maïs transgénique. Le 30 janvier, la
Grèce a renouvelé son interdiction de cultiver et vendre du maïs MON810 de
Monsanto. En février, la Roumanie, qui avait autorisé les cultures d’OGM sur
son sol, a changé d’avis et interdit les cultures de soja transgénique.
L’Autriche compte interdire l’importation de colza OGM. La Hongrie, la
Pologne, l’Autriche, la Suisse prennent des embargos ou des moratoires, et
172 régions d’Europe se sont déjà déclarées « zone sans OGM ». « Que ce soit
à l’occasion de la Conférence européenne de Vienne ou de la Journée
internationale d’opposition aux OGM du 8 avril dernier, ce sont des milliers
de citoyens qui se mobilisent et expriment leur refus, rappelle Geert
Ritsema, responsable de la campagne OGM à Greenpeace International. Les
gouvernements européens doivent écouter leurs citoyens ! »