Reçues au Ministère de la Santé, les organisations étudiantes représentatives ont été saisies de la proposition d’une augmentation de la cotisation étudiante à la sécurité sociale à 207 € pour l’année universitaire 2012-2013, contre 203 € aujourd’hui.
Alors que la situation sociale et sanitaire des étudiants n’a cessé de se dégrader, cette augmentation entre en contradiction avec la volonté du gouvernement d’agir pour la jeunesse.
Une augmentation qui va peser sur la situation sociale des étudiants
La LMDE s’inquiète des conséquences de cette augmentation sur la situation sanitaire et sociale des étudiants. Ces dernières années, le pouvoir d’achat des étudiants s’est effondré : les dépenses obligatoires ont en effet augmenté plus rapidement que les aides dont bénéficient les étudiants. À chaque rentrée universitaire, la cotisation obligatoire à la Sécurité sociale étudiante vient s’ajouter à de nombreuses dépenses, grêvant ainsi le budget des étudiants.
Alors que les jeunes sont particulièrement frappés par la crise économique, cette nouvelle augmentation constitue un signal qui va à l’encontre des attentes des étudiants. Elle est d’autant moins compréhensible que la prise en charge des dépenses de santé par le régime obligatoire a fortement diminué ces dernières années en raison des mesures successives de déremboursements.
Une cotisation qui n’a plus rien de symbolique
Le régime étudiant de Sécurité sociale a été créé en 1948 pour répondre aux comportements et besoins spécifiques des étudiants en matière de santé. La loi du 23 septembre 1948 prévoit que son financement repose sur la solidarité avec le régime général des salariés, les étudiants n’étant assujettis qu’à une cotisation « symbolique ».
Portée à 207 euros pour l’année universitaire à venir, la cotisation n’a plus rien de symbolique et n’est plus en adéquation avec la volonté initiale du législateur.
La LMDE demande aux pouvoirs publics de revenir sur leur décision et de geler durablement le montant de la cotisation au régime étudiant de Sécurité sociale.
L’accès à une protection sociale globale fragilisée
Alors que plus d’un étudiant sur trois renonce à se soigner faute de moyens financiers, la hausse de la cotisation obligatoire risque d’aggraver à nouveau ce phénomène. La prise en charge par le régime obligatoire recule chaque année et les étudiants sont nombreux (19 %) à ne pas bénéficier d’une mutuelle complémentaire.
En grêvant le budget des étudiants, la hausse de la cotisation obligatoire va augmenter le nombre d’étudiants dans l’incapacité de faire face à leurs dépenses de santé.
La LMDE appelle le gouvernement à prendre des mesures ambitieuses pour assurer le droit à la santé des étudiants, comme la mise en place d’un chèque santé national pour aider les étudiants à souscrire une complémentaire santé.