L’agriculture française à l’heure des choix

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L'agriculture française à l'heure des choix

Même si nous sommes déjà fin janvier, Il est encore temps de vous souhaiter, au nom de la Fédération Nationale de l’Agriculture Biologique tous mes meilleurs voeux pour cette année 2016.

Quelle puisse être l’occasion de nous faire vivre, ensemble, les valeurs fortes de solidarité, de respect des hommes et de la nature, de joie de vivre, chères aux productrices et producteurs bio.

Ce mois de janvier est malheureusement placé sous le signe d’une nouvelle crise agricole dans le monde conventionnel. Comme le redit une note fort intéressante du Conseil d’analyse économique de décembre 2015, l’agriculture française est à l’heure des choix :

"En dépit des aides publiques importantes dont elle bénéficie, l’agriculture française affiche des résultats insatisfaisants à plusieurs titres : un emploi en baisse, des revenus faibles dans certaines activités, une dégradation marquée de l’environnement, une performance commerciale qui s’érode. (...) Dans ce contexte, il manque aux politiques publiques une orientation claire, leurs différents outils poursuivant parfois des objectifs contradictoires. La politique agricole doit aujourd’hui être clairement recentrée sur des objectifs clés à long terme. Préserver le capital naturel doit devenir un axe central de la politique agricole : c’est tant un enjeu environnemental qu’une condition de la réussite économique future de l’agriculture elle-même."

Nous devons donner de nouvelles perspectives à toutes les agricultrices et agriculteurs qui sont aujourd’hui dans la crise. Le meilleur service qu’on puisse leur rendre est de les rendre plus autonomes vis-à-vis des intrants et produits chimiques et résilients en diversifiant leurs productions.

Nombreux sont ceux qui ont aussi décidé de changer de système de production et de passer en bio. La dynamique des conversions à l’agriculture biologique est très forte et notre réseau accompagnera au mieux ces transitions grâce à son expertise technico-économique et réglementaire.

Mais il est indispensable que ces vagues de conversions soient accompagnées par les aides du 2ème pilier de la PAC. Les besoins budgétaires sont conséquents et nous avions prévenu l’état et les régions il y a presque 2 ans déjà de la nécessité d’anticiper ces montants. L’État et les Régions, autorités de gestion du 2ème pilier, échelon maintenant stratégique du développement économique, doivent prendre leurs responsabilités de garant de l’intérêt général.

En 2016, les aides du 2ème pilier doivent être accessibles partout pour les projets de conversions et pour garantir ceux qui sont déjà en bio et qui doivent être soutenus pour les aménités qu’ils produisent, véritable alternative au 1er pilier comme le rappelle la note du CAE.

Le plan Ecophyto 2 doit soutenir clairement cette alternative au niveau des fermes de démonstration et de références comme d’une vraie politique d’animation des collectifs de producteurs engagés dans la transition. Les 30 millions supplémentaires de la redevance pollution diffuse doivent être au service de cette transition vers un changement de système de production et non le seul soutien public à des investissements dits de "précision" qui n’empêcheront pas de nouvelles dégradations environnementales.

Nous aurons l’occasion d’en parler publiquement lors du débat de notre Assemblée générale le 5 avril à Paris. Réservez votre date. De grands défis nous attendent, mais "ne doutons jamais qu’un petit groupe d’individus conscients et engagés puisse changer le monde. C’est même la seule chose qui se soit jamais produite".

Stéphanie PAGEOT
Présidente de la FNAB

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