Les négociations viennent de s’achever à Bruxelles par un accord des 27 de soutenir la proposition d’inscription du thon rouge à l’Annexe I à la prochaine conférence des parties de la CITES* à Doha, Qatar, du 13 au 25 mars prochain.
Le WWF-France se réjouit que les Etats membres de l’Union européenne - dont la France premier pays pêcheur - aient décidé de soutenir l’interdiction du commerce international du thon rouge, seule mesure à même de préserver l’avenir de l’espèce. Cependant, à la différence de la proposition de Monaco, l’Union européenne souhaite une entrée en vigueur différée au mois de mai 2011, ce qui empêchera tout de même la flotte industrielle d’exporter du thon rouge l’année prochaine.
L’Europe doit désormais mettre en marche sa diplomatie pour obtenir la majorité des 2/3 à Doha et contrer le Japon qui a annoncé qu’il mettrait tout en œuvre pour empêcher l’inscription.
« Tant d’efforts ont été faits depuis la proposition de Monaco et le discours présidentiel du Havre, qu’il serait regrettable que l’inscription échoue par manque de volonté diplomatique. Nous comptons particulièrement sur les diplomaties françaises et américaines pour convaincre un maximum d’Etats de voter pour l’inscription du thon rouge à l’Annexe I. » a déclaré Charles Braine, Responsable du programme pêche durable au WWF-France.
Comme demandé par la France, l’accord prévoit le principe d’une dérogation pour permettre aux pêcheurs artisans de continuer à vendre les thons rouges pêchés dans les eaux sous juridiction nationale sur le marché communautaire.
« C’est un réel virement de bord dans la gestion des pêches françaises et européennes car c’est bien la pêche industrielle qui est clairement montrée du doigt comme responsable du déclin de la population de l’espèce. La pêche artisanale du thon rouge, cinq fois millénaire et si vitale pour les territoires côtiers, est la seule à pouvoir être réellement durable » a ajouté Charles Braine.