Hausse inexorable du prix des hydrocarbures, raréfaction des ressources, développement de trafics mafieux de déchets, la crise écologique se précise et pourtant le gouvernement semble avoir de sérieux problèmes pour se résoudre à se doter des outils nécessaires pour réorienter la consommation et sécuriser à long terme le pouvoir d’achat de nos concitoyens. Alors que nous sommes à un mois de l’anniversaire du Grenelle de l’Environnement, le WWF-France exprime sa vive inquiétude devant les hésitations du gouvernement concernant la fiscalité verte.
Rétablir la vérité écologique des prix par la fiscalité
La réorientation de l’offre et de la demande vers des nouveaux produits et services éco-compatibles est l’un des enjeux majeurs des décennies à venir. Le principe de la taxation des produits les plus néfastes pour la planète et l’incitation financière à l’achat de produits plus respectueux est incontestablement une bonne nouvelle. Ce mécanisme fiscal participe
d’un mouvement plus global d’information du consommateur sur la vérité écologique des prix. Pour Jean-Stéphane Devisse, directeur du pôle Changements Climatiques et Politiques Publiques du WWF-France, « c’est bien via le rétablissement de la vérité des prix, désormais à même de refléter le véritable impact de la production des différents biens sur notre environnement, que les consommateurs s’orienteront rationnellement vers les produits les plus éco-responsables. Pour que ce changement s’opère, il faut un signal clair et sans équivoque au niveau du prix d’achat. ».
Se doter d’un système cohérent de réorientation de la consommation
Pour que la fiscalité verte soit efficace, elle doit permettre de déterminer un écart vraiment discriminant entre le bonus et le malus afin d’être lisible et donc pédagogique pour le consommateur. « Il faut aujourd’hui aller au-delà des symboles. L’écart entre le bonus et le malus doit être à la hauteur de l’enjeu écologique. On doit envoyer un signal clair pour provoquer une véritable rupture ! Ce que propose Jean-Louis Borloo va dans le bon sens » déclare Serge Orru, directeur général du WWF-France.
Le WWF-France rappelle aussi que d’autres outils neutres budgétairement peuvent être mobilisés pour assainir la marché. « les décideurs publics disposent également d’autres outils, comme l’élaboration de réglementations interdisant la publicité et la commercialisation de produits ou technologies néfastes sur le plan écologique.. C’est simple et très efficace. Le WWF France attend du gouvernement qu’il ait recours à cet outil pour certains produits, en commençant par les ampoules à incandescence ».