Le Président Sarkozy vient de faire un discours à la réunion des Grandes Economies (le Major Economies Meeting ou MEM) qui regroupe à Paris les plus grands pollueurs de la planète dont l’Union Européenne, la Chine et les Etats-Unis. Un discours timoré que son entourage qualifie de « diplomatique ». Face à une position américaine qui reste apathique face à l’urgence climatique, le WWF aurait préféré la « rupture ».
Ce discours est à l’image des déclarations du gouvernement depuis plusieurs jours. En accueillant le MEM à Paris, il ne s’agirait en aucun cas de cautionner un processus moribond lancé par le président Bush pour concurrencer les négociations dans le cadre de l’ONU qui, elles, regrouperont non seulement les pollueurs mais aussi les victimes. Il s’agirait simplement de profiter de ce processus pour « construire de la confiance » entre les grands pays en vue d’un accord fin 2009 dans le cadre onusien.
« Construire la confiance, c’est bien mais avec qui ? L’obstacle principal reste aujourd’hui un Président des Etats-Unis sur le départ dont le mandat aura été marqué par son incompréhension des enjeux climatiques planétaires » s’interroge le WWF-France.
Lors des négociations de l’ONU à Bali en décembre dernier, c’est avec un discours fort que la France avait contribué à faire céder les Etats-Unis et ainsi permettre l’avancée des négociations.
Pour le WWF-France, la France doit renouer avec une position ambitieuse.
La France dit vouloir que les pays industrialisés prennent des engagements chiffrés de réduction de leurs émissions de 25 à 40% en 2020 pour répondre aux exigences scientifiques.
Nous attendons que la France soit exemplaire dans l’application des objectifs fixés lors du Grenelle de l’Environnement et porte l’ambition d’une réduction de 30% des émissions de GES (Gaz à effet de serre) en 2020 lors de sa présidence de l’Union européenne.
La France veut que les pays industrialisés soutiennent les efforts entrepris par les pays en développement pour réduire leurs émissions et s’adapter aux changements climatiques.
Nous attendons donc qu’elle mobilise les financements à la hauteur de cet enjeu et incarne ce message tant au niveau européen que dans les négociations internationales.
« La France est devant une séquence historique. Loi de programmation Grenelle dans les semaines à venir, présidence de l’Union européenne à partir du 1er juillet 2008 avec des négociations internationales sur le Climat qui se tiendra sur le territoire européen, nous attendons du Président de la République de l’exemplarité. Il en va de la crédibilité de notre pays et de notre capacité à offrir des solutions d’avenir viables et innovantes aux générations futures. »