Depuis plusieurs semaines, la presse se fait l’écho d’une possible généralisation du bonus-malus écologique. Afin d’éclairer le débat, le WWF-France en partenariat avec l’Institut du Développement Durable et des Relations Internationales (IDDRI) organisera le 2 et 3 octobre 2008 son université de rentrée autour du juste prix ou comment rendre compte dans l’économie de la place l’environnement.
A l’heure actuelle, la science économique ne comptabilise ni les services offerts par la nature, ni les atteintes faites à l’environnement par l’activité humaine. Or dans notre économie monétarisée, ce qui n’a pas de prix n’a pas de valeur connue et étalonnée. Les services écologiques, comme le stockage du carbone, la fabrication d’oxygène, l’humus des sols, la qualité des eaux, la régulation des eaux superficielles... ne se voient pas, et ne sont souvent chiffrables que quand on les a perdus, et qu’on doit les remplacer. De nombreuses institutions internationales ont regretté l’absence de généralisation de l’évaluation économique de l’écologie.
Les premières évaluations nous donnent des ordres de grandeur impressionnant. En 1997, l’équipe de recherche du Gund Institute for Ecological Economics à l’université de Vermont a tenté de faire une première évaluation des services rendus par la nature chaque année. Cette étude montrait que leur valeur serait le double du PIB mondial, soit 33 0000 milliards de dollars !! Plus récemment, une étude présentée lors de la conférence des Nations unies sur la biodiversité en mai 2008 évaluait la disparition des espèces animales et végétales à hauteur de 2000 milliards d’euros soit chaque année 6 % du PIB mondial.
A la lecture de ces chiffres, on comprend mieux que l’empreinte écologique est avant tout un emprunt sur le capital naturel qui risque de se transformer en dette inextinguible.
« La structure du coût des produits et services doit être repensée ; non pas pour ajouter de nouvelles taxes mais pour donner un signal clair du coût environnemental et par là même faire évoluer les comportements, les décisions économiques et politiques et relever les défis écologiques. L’économie de demain devra exprimer par le prix la vérité écologique du monde et en particulier la rareté du patrimoine naturel. C’est l’enjeu majeur de notre université de rentrée 2008 » déclare Serge Orru, directeur général du WWF.
Regroupant chercheurs, experts d’ONG, décideurs politiques et entrepreneurs, cette université qui se tiendra dans l’Espace Planète Attitude (EPAL) du WWF-France, 1 Carrefour de Longchamp, 75016 a pour vocation de permettre d’éclairer le débat et de proposer des solutions concrètes.