La fin de la saison estivale approche et la JOC (Jeunesse Ouvrière Chrétienne) dresse un premier bilan pour les jeunes saisonniers. Heures supplémentaires non payées, emploi sans contrat, jour de repos sucrés… Les bénévoles de l’association ont une nouvelle fois constaté de nombreux abus. Le bilan des accueils saisonniers de la JOC confirme les résultats du baromètre publié en juin dernier sur les conditions de travail des jeunes en job d’été. Autre élément : les conditions de vie des jeunes se dégradent, ils ne travaillent plus pour se faire de l’argent de poche mais bel et bien pour vivre le reste de l’année.
« Cela fait trois étés que je suis responsable de l’accueil saisonnier de Cabourg, si les dérives en termes de conditions de travail ne changent pas, j’observe cette année une dégradation très nette des conditions de vie. J’ai vu des saisonniers cumuler deux emplois pour subvenir à leurs besoins. Les jeunes ne travaillent plus pour payer leurs vacances le mois suivant, mais bien pour vivre le reste de l’année », explique Gwendal Ropars.
Parallèlement, les dérives en termes de conditions de travail restent importantes : les heures supplémentaires non payées, non récupérées ou rémunérés mais en dessous du niveau légal sont très fréquentes. Selon l’enquête de la JOC publiée en juin dernier, 20% des jeunes interrogés ne sont pas payés pour leurs heures supplémentaires et ne les récupèrent pas. Quant au travail au noir ils sont 16% à travailler sans contrat de travail.
Présente auprès des saisonniers depuis plus de 50 ans, la JOC revendique la création de maisons des saisonniers pour
répondre à leurs besoins en matière de logement et d’information. Il est également urgent d’accorder des moyens supplémentaires
à l’inspection du travail pendant l’été pour qu’elle puisse faire respecter les droits des saisonniers. Enfin, la
formation des jeunes au droit du travail dès le lycée devrait être une priorité.