Le Président de la République a exprimé le 6 novembre dernier son vœu que le service civique concerne le plus grand nombre de jeunes en devenant « universel ». Il souhaite ainsi réduire la durée du service civique à 2 ou 3 mois, non indemnisés, et qu’il soit « dans un premier temps » sur la base du volontariat.
La JOC tient à réaffirmer que le service civique dans sa forme actuelle est nécessaire et que ses paramètres ne doivent pas être dégradés mais au contraire revus à la hausse pour respecter la dignité des jeunes.
L’indemnité doit être suffisamment élevée pour que les jeunes puissent vivre leur
engagement sans voir leur situation se précariser (le service civique actuel offre 507,20 € d’indemnité, alors qu’en France, une personne est considérée pauvre avec entre 828 et 993€ de revenus mensuels). Les jeunes du milieu ouvrier ne peuvent pas aujourd’hui se permettre d’offrir 2 à 3 mois de bénévolat.
Un contrôle renforcé des structures possédant un agrément et des missions proposées doit pouvoir permettre d’éviter la création d’emplois déguisés sous-payés, notamment dans le domaine associatif où les subventions sont en baisse constante.
Dans un contexte de chômage grandissant chez les jeunes, notamment dans les zones urbaines sensibles (40,4% [1]), les jeunes du milieu ouvrier ne doivent pas se résoudre à accepter faute de mieux cette expérience non payée spécialement créée pour eux.
Une formation poussée doit permettre aux jeunes de s’impliquer dans leurs missions et de s’épanouir, de même qu’un accompagnement vers l’emploi doit être proposé à chaque jeune en service civique afin qu’il constitue un réel tremplin pour leur insertion professionnelle.
La JOC tient également à rappeler au Président de la République que les jeunes s’engagent toujours plus aujourd’hui. Trois jeunes sur cinq interrogés par la JOC en 2013 se disent prêts à s’engager pour défendre leurs droits et ceux de leurs copains [2].
Le gouvernement doit comprendre que pour favoriser l’engagement des jeunes, il suffit de leur permettre d’avoir un accès plus facile à l’autonomie et à un emploi stable.
[1] Selon le rapport 2012 de l’Observatoire des zones urbaines sensibles
[2] Enquête JOC/INJEP sur la connaissance des droits par les jeunes, 2013