L’industrie textile pèse aujourd’hui 3000 milliards de dollars. Plus de 100 milliards de vêtements sont produits chaque année dans le monde, et cela représente plusieurs dizaines de millions de tonnes. Derrière ces chiffres faramineux se cachent des inégalités de grande ampleur et des situations de violation des droits humains, qui touchent de plein fouet les travailleurs·ses de l’industrie de la mode. Alors que l’effondrement du Rana Plaza, le 24 avril 2013, avait provoqué un choc de conscience, dans les médias et auprès du public, qu’en est-il aujourd’hui ? Quelles sont les conditions de travail et de vie des personnes, majoritairement des femmes, qui travaillent au sein de la chaîne de production de cette fast fashion ?
Nous faisons le point, en partenariat avec le Collectif Ethique sur l’Etiquette.
La fast fashion, pourvoyeuse de pauvreté
Les organisations et les citoyen·ne·s sonnent l’alerte
Depuis de trop nombreuses années, les organisations de défense des droits humains au travail documentent les violations systémiques des droits des travailleurs·ses liées au modèle de production dans l’industrie de l’habillement. La pression sur les coûts et les délais de production, dans le but d’accroître les profits, pèse avant tout sur les ouvriers et les ouvrières au bout de la chaîne, qui en paient le prix fort. La Clean Clothes campaign ou le Collectif Ethique sur l’étiquette en France, dont Oxfam France est un membre fondateur, publient régulièrement informations et rapports, relaient les luttes des ouvrier·e·s du secteur et appellent à la mobilisation citoyenne.
La campagne « What She Makes », lancée en 2017 par Oxfam Australie, a permis la sortie de plusieurs rapports qui montrent que l’industrie de la mode enferme les femmes et les hommes qui y travaillent dans une spirale de la pauvreté. En 2019, le rapport « Made in Poverty » a notamment mis en lumière les inégalités criantes vécues par les travailleurs·ses du textile au Bangladesh et au Vietnam.