A l’occasion de la Journée mondiale pour le travail décent, le Collectif Ethique sur l’étiquette rappelle que des millions d’ouvrier-e-s à travers le monde voient leurs droits fondamentaux bafoués, notamment dans les industries à forte intensité de main-d’œuvre, et cela malgré les normes internationales censées encadrer leur mise en œuvre. Il rappelle que sans responsabilisation juridique des multinationales, la généralisation d’un travail décent demeure irréalisable, et appelle à l’adoption sans délai de la loi en cours d’examen en France sur le devoir de vigilance des multinationales.
L’effondrement du Rana Plaza au Bangladesh le 24 avril 2013 [1] a suscité un choc international. Pourtant, depuis, aucune mesure tangible n’a été prise pour tenir responsables les multinationales des atteintes aux droits humains fondamentaux causées par leur activité à travers le monde. On ne peut compter sur les seuls drames et l’émotion médiatique pour faire avancer la régulation.
Une prise de conscience au niveau international a eu lieu :
La Conférence Internationale du travail de juin dernier a consacré ses travaux aux problèmes liés aux chaînes d’approvisionnement globalisées ;
Le G7 qui s’est déroulé en Allemagne en 2015 a émis une recommandation sur une meilleure application des normes sociales et environnementales dans les chaînes de sous-traitance.
Elle doit désormais se concrétiser.
Alors qu’au niveau onusien, le groupe de travail pour un Traité contraignant sur les entreprises multinationales et les droits humains entamera le 24 octobre prochain sa deuxième session de travail, le Collectif Ethique sur l’étiquette appelle le gouvernement français à adopter sans délai la proposition de loi sur le devoir de vigilance des sociétés-mères et des entreprises donneuses d’ordre, en cours d’examen. Plébiscitée par les citoyens français [2] le vote de cette loi constituerait un pas historique pour la protection des droits humains et de l’environnement – et de l’intérêt général.
[1] Faisant 1138 morts et plus de 2000 blessés parmi les ouvrier-e-s du textile qui y travaillaient