La Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (FNARS), qui regroupe plus de 800 associations et la plupart des associations gestionnaires de 115, lance une nouvelle alerte aux pouvoirs publics face au nombre de familles à la rue.
Les résultats d’une l’enquête flash réalisée le 7 novembre auprès de quelques 115 tendus montrent que le nombre de familles (au moins un parent et un enfant) à la rue a explosé dans de nombreuses villes et départements. La situation est d’autant plus préoccupante à l’approche de l’hiver qu’elle concerne beaucoup de mineurs. En Seine Saint-Denis par exemple, 32 enfants de moins de 3 ans (parmi 162 mineurs) ont dormi à la rue cette nuit-là.
Selon le Samu social de Paris, 590 personnes en famille n’ont pas pu obtenir d’hébergement lundi dernier faute de places disponibles. Le 115 de la capitale alerte sur la saturation du dispositif hôtelier et sur le déséquilibre entre le nombre de demandes et le nombre de places hivernales adaptées à l’accueil de familles. La situation est comparable dans d’autres territoires : au soir du 7 novembre, 193 familles ayant sollicité le 115 étaient sans solution d’hébergement à Lille et 44 familles à Toulouse.
Le dispositif d’hébergement d’urgence est également complètement saturé dans les Alpes- Maritimes, dans le Rhône, en Seine Saint-Denis et en Isère. Le 115 de l’Isère était d’ailleurs en grève le 8 novembre faute de places disponibles à proposer aux personnes et aux injonctions de tri des publics en fonction de leur statut, de critères de vulnérabilité, voire de ressources.
La FNARS demande en urgence la mobilisation par l’Etat et les collectivités locales de tous les bâtiments publics disponibles pour l’ouverture de places d’hébergement sur ces territoires, dans le respect de la dignité des personnes et du principe d’inconditionnalité de l’accueil. Elle demande également qu’une coordination des centres d’accueil et d’orientation (CAO), 115 /SIAO et structures d’hébergement soit lancée sur tous les territoires afin de mobiliser toutes les places disponibles et limiter la concurrence entre les publics.
Enfin, la Fédération demande également au gouvernement de s’engager dès à présent à pérenniser des places d’accueil ouvertes cet hiver pour qu’aucune personne ne soit remise à la rue au printemps.