Les résultats du baromètre estival du 115, qui couvrent la période du 1er juillet au 31 août 2014, montrent que l’accueil des personnes sans abri se détériore fortement l’été. Manque de places, fermeture de structures, réduction des effectifs des écoutants : en été les moyens sont au plus bas. C’est bien l’autre réalité de la gestion au thermomètre avec une ouverture de places quand il fait froid et leur fermeture au printemps.
Faut-il pourtant rappeler que la mortalité des sans abri est aussi élevée l’été que l’hiver ?
Plus d’une personne sur deux laissée à la rue
Cet été, 56% des personnes qui ont sollicité le 115 n’ont pas été hébergées suite à leurs différentes demandes, dans les 37 départements étudiés dans le baromètre 115 de la FNARS. La situation s’est fortement dégradée depuis l’hiver, avec une augmentation des personnes qui ne sont jamais hébergées de 13% à cause du manque de places, fermées depuis le printemps.
Le danger d’un recours systématique à l’hôtel
Le recours à l’hôtel devient plus que jamais une variable d’ajustement face à l’inadaptation de la politique à l’égard des personnes sans abri, avec une hausse de 85% par rapport à l’été 2013 et de 11% par rapport à l’hiver 2014. Cette réalité contrevient précisément à la volonté affichée du gouvernement d’en faire une solution limitée aux territoires les plus tendus.
A cela s’ajoute l’annonce d’un décret d’avance de 56 millions d’euros dédiés aux places hôtelières qui serait financé par une ponction sur le budget des aides à la pierre (- 28 millions) et du logement accompagné (- 11 millions).
Le recours à l’hôtel est non seulement coûteux mais surtout inadapté car les personnes sont certes mises à l’abri mais ne bénéficient d’aucun suivi social. Une chambre d’hôtel n’est en aucun cas un cadre favorable à l’accueil durable d’une famille.
La fin d’année s’annonce difficile, il est donc urgent d’agir pour redonner des perspectives aux personnes sans abri ainsi qu’aux travailleurs sociaux des 115 et de la veille sociale.