Rivalités, retards, démissions... grippent le fonctionnement d’Airbus. Et jettent une ombre sur la success story européenne.

Airbus n’en finit plus d’enchaîner les trous d’air. Jusqu’ici symbole de la réussite de la coopération industrielle européenne, l’avionneur civil est désormais entré dans une phase de violentes turbulences. Chaque jour ou presque ajoute un épisode au feuilleton. D’abord, il y a eu la cascade des annonces de retard pour la livraison de l’avion gros porteur A380, puis les doutes sur les autres projets maison, comme l’avion de transport militaire A400M ou le futur long-courrier A350. Sans oublier le scandale des stock-options, exercées par les anciens dirigeants d’EADS, la maison mère d’Airbus, juste avant l’annonce de ces retards. Cerise sur le gâteau, la démission subite le mois dernier du nouveau patron d’Airbus, trois mois après son entrée en fonction, et l’entrée surprise des Russes au capital d’EADS sans qu’on les y ait invités. Comment la success story européenne en est-elle arrivée à tourner au vinaigre ? Intégration industrielle insuffisante, défaillances du management franco-allemand, désengagement des actionnaires historiques : passage en revue des ingrédients de cette crise de croissance.