Conséquence de l’accumulation de crises, toute une filière est menacée. Son intérêt pour répondre aux enjeux sanitaires et environnementaux est pourtant indiscutable. Notre Collectif, qui prône la sortie des pesticides et en soutient les victimes, voudrait savoir ce que l’État et les collectivités territoriales ont l’intention de faire. Leur silence nous interroge.
Après plusieurs années de forte croissance, le secteur bio subit des turbulences d’une grande violence, qui mettent à mal toute la chaîne, des producteurs aux distributeurs. Certains producteurs bios sont contraints soit de brader leurs productions dans le secteur conventionnel, soit d’arrêter l’activité bio. Pour équilibrer les marchés, certains opérateurs économiques encouragent même à la « déconversion » du bio vers le conventionnel. Côté distribution, le premier secteur organisé que constituent les Biocoop (773 magasins en France) est au bord de l’effondrement.
Au moment où tous les indicateurs sanitaires et environnementaux virent au rouge vif, comment ne pas souligner l’absurdité de cette situation ? Comme l’affirme très clairement le rapport de la Cour des Comptes du 30 juin 2022 sur le soutien à l’agriculture bio, l’impact de l’agriculture biologique sur la santé, le climat, la biodiversité, les pollutions de l’eau et de l’air est évident.