Il peut paraître saugrenu de parler de consommation responsable dans un contexte de crise tel que nous le connaissons actuellement, dans lequel seuls les marginaux et les « bobos » pourraient encore se permettre le « luxe » de penser au-delà de leur propre « intérêt » économique dans leurs actes d’achat. C’est au contraire une raison de plus de réfléchir au rôle de la consommation dans la société et de questionner le fonctionnement de notre économie. Sans pour cela prétendre changer le monde par la seule consommation.
En effet, rendre l’individu essentiellement responsable - par ses choix de consommation - des impacts sociaux et environnementaux des modes de consommation, de production et de distribution reviendrait à sur-responsabiliser le consommateur, en légitimant le système économique en place, en prétendant possible la symétrie d’information entre fabricants, vendeurs et acheteurs.
Penser pouvoir changer le monde par la seule consommation serait faire l’impasse sur les logiques extrêmes de profit qui régissent les entreprises, en particulier les plus grandes ; ce serait nier le rôle du Politique et ignorer les effets des stratégies de marketing et des messages publicitaires.