C’est avec consternation que nous prenons acte du vote du Conseil
européen qui a finalement adopté le nouveau règlement de l’agriculture
biologique le 12 juin 2007, seuls quatre pays ayant voté contre
(Belgique, Italie, Hongrie et Grèce). Nous en sommes d’autant plus
indignés que Mme Christine Lagarde, notre ministre de l’agriculture et
de la pêche, a voté en faveur de ce règlement.
Il sera applicable en 2009, les modalités d’application devant en être
discutées dans les jours et semaines à venir.
Cette position du gouvernement français est contraire aux attentes
d’une majorité de citoyens favorables au développement d’une
agriculture biologique de qualité qui contribue directement à la
préservation de l’environnement et des ressources naturelles.
Nous avions pourtant alerté la ministre sur le risque majeur que
représentait ce nouveau règlement pour l’agriculture biologique, une
telle banalisation du cahier des charges la détournant de sa nature,
de ses spécificités et de ses enjeux. Nous avions demandé au
gouvernement français de tenir compte de l’avis du Parlement européen
préconisant un encadrement strict des productions biologiques. Il
n’en a pas tenu compte.
Au contraire, dans la continuité de la politique du précédent
gouvernement, le gouvernement entérine de facto le choix des OGM et
l’irréversibilité de leur contamination, en autorisant une tolérance
de 0,9%, prétendument, selon la commission européenne " pour protéger
les producteurs contre des contaminations accidentelles d’OGM ". Une
tolérance bien commode pour contrer les arguments de ceux qui
réclament l’application du principe de précaution et un moratoire sur
les OGM !
Il est très regrettable que le gouvernement français choisisse de
mener une politique publique qui promeut l’agriculture raisonnée et la
réduction des critères de l’agriculture biologique, qu’il ouvre la
voie à davantage de productions industrielles de grande échelle et
d’importations pour l’agriculture biologique, et qu’il pousse ainsi
les acteurs professionnels à renforcer ou initier des démarches de
marque et de certification privées, pour pallier les insuffisances des
normes publiques et assurer aux consommateurs un approvisionnement en
produits biologiques de qualité.
Ce choix de la France n’est pas cohérent avec le souci exprimé par le
Président de la République pour la biodiversité et son souhait de
reconsidérer notre rapport à la nature, ni avec son engagement de ne
pas prendre de décision sur les questions environnementales avant la
tenue du " Grenelle de l’environnement ".
Les citoyens et consommateurs, dont certains ont participé massivement
à la cyberaction lancée le 8 juin dernier (plus de 11 000 signatures
en quelques jours, www.cyberacteurs.org), sauront en tirer les
conséquences.
ACAP (Action citoyenne pour les alternatives aux pesticides) -
Acecomed - Action Consommation - Adéquations - Agir pour
l’environnement - Association 4D - Bio Consom’acteurs - Cheminements -
Europe des consciences - Fédération Nature & Progrès - Greenpeace
France - Kokopelli - L’Age de faire - Les Amis de la Terre - MDRGF
(Mouvement pour les droits et le respect des générations futures) -
Objectifbio - Planète Urgence - WWF France,
en partenariat avec Cyber @cteurs.