Les résultats du baromètre 115 publiés ce jour, montrent une augmentation des propositions d’hébergement faites aux personnes sans abri sur un mois (+30%). En décembre 2014, les orientations vers des places hivernales ont été multipliées par trois par rapport à novembre sur les 37 départements étudiés par le baromètre de la FNARS. La chute des températures en décembre a accéléré les ouvertures de places temporaires de faible qualité.
Les hébergements proposés restent des solutions de mise à l’abri insatisfaisantes : gymnases, casernes, hôpitaux, accueils de jour et de nuit, structures collectives aménagées pour la saison et, beaucoup, dans des hôtels (36% des attributions en décembre). L’hôtel reste la principale variable d’ajustement, avec une hausse de 73% des orientations vers des chambres d’hôtel par rapport à décembre 2013.
Cette hausse des propositions d’hébergement temporaire ne parvient pas à répondre à une situation qui demeure très critique sur les 37 départements et à Paris. Encore en décembre, 8 000 personnes sans abri qui ont appelé le 115 n’ont jamais obtenu un lit pour la nuit (soit 43% de l’ensemble des personnes ayant appelé le 115 en décembre).
Ces résultats, qui manifestent une avancée notable, montrent cependant encore la persistance d’une gestion au thermomètre de l’hébergement des personnes sans domicile, fondée sur de la simple mise à l’abri, avec une ouverture de places quand il fait très froid et une fermeture quand les températures remontent. Le ministère du logement et de l’égalité des territoires, s’est engagé à maintenir les places hivernales ouvertes jusqu’au 31 mars, même en cas de hausse des températures. Les associations seront vigilantes quant au respect de cet engagement sur les territoires.
Il est urgent de proposer des alternatives à ce modèle qui a prouvé son échec et qui accentue l’exclusion des personnes sans abri.
La FNARS, qui demande la fin de la gestion au thermomètre depuis plusieurs années, réunit demain, jeudi 15 janvier 2015, 500 personnes (directeurs d’associations, travailleurs sociaux, personnes accompagnées, représentants de l’Etat, des bailleurs sociaux…) pour une journée de concertation nationale visant à sortir de l’urgence et à favoriser l’accès au logement et à l’hébergement durable des personnes sans abri. La Fédération en appelle à une responsabilité collective et proposera pour cela un pacte pour l’accès au logement des personnes sans abri.