Toujours plus surendettés, les ménages doivent faire face aux tentations du “crédit facile” proposé sans trop de scrupules par la plupart des groupes bancaires, et à une société dans laquelle la surconsommation est de plus en plus valorisée. Résultat, la Banque de France, dans son baromètre du surendettement, note une augmentation de 6,5 % par an du nombre des dossiers de surendettement.
La spirale du surendettement peut s’abattre sur n’importe qui. Martine, mère de famille de 45 ans, en a fait la cruelle expérience. Obligée de fuir son mari « pour la sécurité de [ses] enfants », elle s’est retrouvée à la recherche d’un logement dans une ville qu’elle ne connaissait pas. « Il fallait payer le déménagement, acheter des meubles, payer la caution… J’ai fait une demande de crédit à la consommation auprès d’une banque, et tout est parti de là. » De rééchelonnements en nouveaux besoins financiers immédiats pour sortir des 12 mètres carrés insalubres qu’elle avait trouvés dans l’urgence, le montant de sa dette atteint rapidement 9 000 euros. Mais l’allocation adulte handicapé et les allocations familiales ne lui assurent que 800 euros de ressources mensuelles. Difficile, dans ces conditions, de rembourser les quelque 400 euros de mensualités. « Et pourtant, je peux vous dire que nous ne faisons aucune dépense superflue, assure-t-elle. Mes enfants n’achètent jamais de vêtements de marque, je restreins toutes les dépenses, mais j’ai toujours privilégié le paiement du loyer… »