Le Monde se penche sur les effets concrets du dispositif du médecin traitant prévu par la loi du 13 août 2004 réformant l’assurance-maladie. Initialement instauré pour « lutter contre le nomadisme médical » et « réduire les dépenses de santé », ce dispositif est-il effectif ? Le Monde estime que la mise en place de ce dispositif « a eu peu d’effet sur le système de soins et qu’elle a entériné un mouvement de désengagement progressif de l’assurance-maladie par des moindres remboursements ».
Apparemment, les Français ont joué le jeu : selon l´assurance-maladie, 96 % des personnes en affection longue durée (ALD) et 85 % des assurés avaient choisi un médecin traitant en novembre 2008. Pourtant, 9 personnes sur 10 déclaraient avoir, avant la réforme, un médecin de famille, qu´ils ont d´ailleurs souvent choisi comme médecin traitant. Quant aux effets de la réforme en matière de santé publique, ces derniers demeurent on ne peut plus discutés. « Contrairement à l’expérimentation du médecin référent auquel il s’est substitué, le dispositif du médecin traitant ne fixe pas d’objectif de santé publique », rappelle le journal. Selon l’Institut de recherche et documentation en économie de la santé (Irdes), « seulement 7 % des patients ont eu le sentiment d’un changement dans leurs suivis depuis la mise en place de la réforme, contre 82 % qui n’ont pas perçu de changement ».