L’Assemblée nationale a voté ce jour le montant
de l’aide publique au développement (APD) française pour 2010 à hauteur de
0,44% du Revenu national brut (RNB), soit 8,6 milliards d’euros, loin de
l’engagement européen de 0,51%. Une promesse non tenue dont la France
cherche à se dédouaner en proposant un nouveau mode de calcul de l’APD.
Pour rappel, après une hausse en 2009, le montant de l’APD devrait stagner en 2010
à 0,44% du RNB, soit 8,6 milliards d’euros. La France s’était pourtant engagée avec
ses homologues européens, à porter son APD à 0,51% du RNB en 2010 pour atteindre
0,7% en 2015. Une promesse non tenue pour 2010, qui pose la question du respect
des objectifs pour 2015.
Coordination SUD s’alarme des déclarations du secrétaire d’Etat à la Coopération et à
la Francophonie, Alain Joyandet, à l’occasion du débat parlementaire du 10 novembre.
Le ministre suggère l’inclusion des revenus générés par les mécanismes innovants
pour le développement dans le calcul de l’APD (possible taxe sur les transactions de
change, etc.) Ces déclarations viennent après plusieurs semaines de plaidoyer francoitalien
en amont du Conseil des Affaires Etrangères et Relations Extérieures des 16-17
novembre. Ce plaidoyer visait à bâtir avec les autres européens un indicateur
alternatif à l’APD qui inclurait toute une série de dépenses non-comprises dans
l’indicateur actuel.
« La France doit cesser son plaidoyer des cancres de l’aide aux côtés de l’Italie. De
nouveaux mécanismes pour financer l’aide au développement, oui ! Mais ça ne doit
pas dédouaner la France de ses engagements » déclare Anne Héry, secrétaire générale
de Coordination SUD, déléguée à Paris de Handicap International.