Par la réflexion, l’action et la formation le MAN cherche ainsi à promouvoir par la stratégie non-violente une société de justice et de liberté.
Le MAN se propose de :
mener une recherche théorique à partir des intuitions de la philosophie de la non-violence, des expériences historiques de la lutte non-violente et de l’analyse des phénomènes sociaux et politiques.
agir par les moyens propres à la stratégie de l’action non-violente, pour participer à la construction d’une société de justice et de liberté.
Au début, le MAN s’est constitué autour des questions de lutte contre la militarisation de la société (modification du statut des objecteurs de conscience ) et a participé activement au combat des paysans du Larzac contre l’extension du camp militaire. Il a aussi dénoncé le nucléaire civil et militaire en participant aux actions contre la construction des centrales nucléaires de Malville et Plogoff entre autres. Le MAN a pris toute sa place pour dénoncer l’apartheid en Afrique du Sud en organisant le boycott des agrumes Outspan. Le soutien aux objecteurs de conscience était aussi un axe important de l’activité du MAN.
Dans les années 1980, le MAN s’est joint à la lutte contre le racisme en soutenant activement les grèves de la faim contre les expulsions de jeunes immigrés et la " Marche pour l’égalité " qui a permis la reconnaissance d’un certain nombre de droits pour les personnes issues de l’immigration, notamment le droit d’association et la carte de résidence de dix ans. A cette même époque, le MAN prend part à la campagne contre le 7eme SNLE (sous-marin nucléaire lanceur d’engin), les euromissiles et en particulier au CODENE (Comité pour le désarmement nucléaire en Europe). Le MAN soutient les mouvements populaires en Pologne notamment Solidarnosc (Solidarité), VIP (Liberté et Paix), et d’autres groupes de jeunes polonais proches de Solidarnosc s’appuyant sur des bases plus radicales. Des contacts fructueux sont noués avec ces organisations clandestines au cours de plusieurs voyages.
Depuis une dizaine d’années, le MAN travaille plus particulièrement sur les faits de violence dans la vie quotidienne : violences à l’école, au travail, dans le quartier.
Plusieurs membres du MAN se sont formés à la gestion des conflits interpersonnels, institutionnels, internationaux et assurent des formations auprès d’enseignants, d’animateurs, de parents, de gardiens d’immeubles ou de chauffeurs de bus. Des instituts de formation (IFMAN) ont été créés.
Parallèlement à cette action dans la cité, la solidarité internationale est un élément important dans l’action du MAN, notamment par le biais de l’intervention civile de paix. Dans les situations de conflits armés, les civils jouent un rôle de plus en plus important dans la construction de la paix. Les missions d’intervention civile, dont la logique est bien différente des opérations militaires apportent une contribution significative à la prévention des crises et à la résolution des conflits, par des actions d’observation, d’information, d’interposition, de médiation, de coopération et de formation adaptées à la situation, dans le but de réduire et si possible de faire cesser la violence afin de créer les conditions d’une solution politique. Le MAN est actuellement engagé dans des actions d’intervention civile auprès des communautés de paix en Colombie et de facilitation du dialogue au Kosovo entre Serbes et Albanais.
Dans son engagement en faveur de la prévention des conflits internationaux aussi bien qu’interpersonnels, le MAN inscrit son action dans le cadre de la Décennie 2001-2010 " de la promotion de la culture de la non-violence et de la paix au profit des enfants du monde ont été créés " adoptée par l’Assemblée générale de l’ONU. Il est également affilié à l’Internationale des Résistants à la Guerre (IRG/WRI), il est membre d’Abolition 2000 et du réseau d’action international sur les armes légères (RAIAL). Ses analyses et propositions sont développées dans une brochure intitulée Non-violence : éthique et politique (FPH, 1996).