Les manifestants du "Chernobyl day", qui portent des masques pour
symboliser les victimes anonymes du nucléaire, doivent-ils être arrêtés ?
Le gouvernement ferait mieux de faire la vérité dans
l’affaire de l’espionnage des antinucléaires par EDF
Le Réseau "Sortir du nucléaire" dénonce l’absurdité du projet de décret du ministère de l’intérieur, et de la proposition de loi de plusieurs députés UMP, qui visent à créer "un délit pour le port de cagoules et de tout autre moyen de masquer le visage lors de manifestations ou attroupements".
En effet, tous les ans, pour l’ "anniversaire" de la catastrophe de Tchernobyl (26 avril 1986), des rassemblements sont organisés dans toute la France et au delà, et les manifestants portent des masques afin de symboliser les victimes anonyme de l’atome : les millions d’européens contaminés par le nuage de Tchernobyl, les travailleurs intérimaires envoyés par EDF dans les zones les plus contaminées des centrales, les riverains des installations nucléaires, les victimes des bombardements et essais nucléaires, etc.
Le ministère de l’intérieur prétend que son projet de texte ne vise "que" les personnes qui se dissimuleraient le visage "dans le but de ne pas être reconnues" et "de se livrer à des violences ou commettre des dégradations". Mais il ne s’agit là que de précisions verbales sans valeur juridiques. Une tel texte de décret ou de loi peut être utilisé à dessein pour sanctionner lourdement des manifestants du seul fait de leur engagement.
Le Réseau "Sortir du nucléaire" étudiera les moyens juridiques pouvant faire annuler tout décret ou loi qui viserait à restreindre le droit de manifester. Le gouvernement ferait mieux de protéger les libertés publiques, en commençant par faire la vérité dans l’affaire de l’espionnage des antinucléaires par EDF.
Cette manifestation, organisée partout en France, va-t-elle devenir illégale ?