Contrairement à ce que prétend le PDG d’EDF, le nucléaire crée beaucoup moins d’emplois que les énergies renouvelables

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Contrairement à ce que prétend le PDG d'EDF, le nucléaire crée beaucoup moins d'emplois que les énergies renouvelables

L’Elysée a annoncé hier soir 29 janvier la construction en France d’un nouveau réacteur EPR, à Penly (Seine-Maritime). Le Réseau "Sortir du nucléaire" se réunit en Assemblée générale nationale dès ce week-end à La Rochelle (17) et va à cette occasion organiser la résistance citoyenne.

En attendant, le Réseau "Sortir du nucléaire" conteste les affirmations de M Gadonneix (PDG d’EDF) qui prétend que la construction de ce réacteur serait "une bonne nouvelle pour l’emploi". La réalité est en fait exactement inverse : des études montrent que, pour un investissement égal, les économies d’énergie et les énergies renouvelables créent jusqu’à 15 fois plus d’emplois que le nucléaire [1].

D’ailleurs, après avoir longtemps soutenu le nucléaire, le puissant syndicat allemand IG Metall vient de fustiger une "technologie vieillissante et arriérée" par la voix d’un de ses dirigeants, Hartmut Meine, qui a pris la parole dans le cadre d’une manifestation contre les transports de déchets radioactifs le 9 novembre dernier. Cette conversion s’explique sans peine : en quelques années, les énergies renouvelables ont créé 250 000 emplois en Allemagne, chiffre en augmentation continuelle. A titre de comparaison, après 50 ans d’investissements massifs, le nucléaire emploie moins de 100 000 personnes en France.

Le projet de construire de nouveaux EPR n’est donc pas seulement irresponsable sur le plan environnemental, il est aussi absurde sur le plan économique. Plus que jamais, la "France nucléaire" fait fausse route : il y a quelques jours à peine le 26 janvier, l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (Irena) a été officiellement créée par cinquante pays, notamment l’Allemagne, l’Espagne et le Danemark, qui se sont engagés de longue date en faveur des énergies vertes. La France, elle, a tout tenté d’empêcher la naissance de cette organisation et n’y participe que du bout des pieds.

Il faut aussi savoir que la construction d’un nouvel EPR empêchera la France de respecter son engagement européen de 20% d’énergies renouvelables dans la consommation finale d’énergie en 2020. Qui plus est, la vague de froid de cet hiver a démontré que la France manquait de moyens de production "de pointe" : elle ne doit donc surtout pas ajouter de nucléaire (qui produit "en base").

Face à ce nouveau coup de force, le Réseau "Sortir du nucléaire" annonce d’ores et déjà qu’il attaquera en justice les autorisations de construction du nouvel EPR annoncé à Penly (Seine-Maritime). Les incroyables déboires rencontrés par EDF et Areva, respectivement sur les chantiers des EPR de Finlande et de Flamanville, devraient suffire à écarter tout nouveau projet d’EPR. Le nucléaire est une industrie du siècle passé, dangereuse et archaïque, chère et polluante. L’avenir est aux économies d’énergie et au développement des énergies propres et renouvelables.

[1Cf Etude "Un courant alternatif pour le Grand-Ouest", avril 2006 (voir ici )

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