Réaction à la situation en Ukraine

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Réaction à la situation en Ukraine

Le Réseau "Sortir du nucléaire" dénonce fermement l’acte de guerre de l’envahissement de l’Ukraine par la Russie. L’Ukraine possède 15 réacteurs nucléaires en activité et abrite également la zone fortement contaminée de Tchernobyl (qui s’étend aussi sur la Biélorussie). La présidence ukrainienne a annoncé que ce jeudi 24 février des combats violents ont opposé ses troupes à celles de la Russie pour le contrôle de la centrale de Tchernobyl et qu’en cas de tirs intentionnels touchant le dépôt de déchets (...)

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04-03-2022 par Guillaume Chocteau (ESS et Société)

Cette nuit, des frappes russes ont touché la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia, la plus importante d’Europe. Des bâtiments administratifs ont pris feu et deux personnes ont été blessées. Si, comme l’indique l’autorité de sûreté ukrainienne, l’incendie est maintenant éteint et aucune élévation de la radioactivité ambiante n’a été constatée, nous exprimons nos plus vives inquiétudes pour la sûreté et la sécurité du site à moyen terme.

Parmi les 6 réacteurs du site, un seul est actuellement en fonctionnement, mais tous ont besoin d’être refroidis en permanence, tout comme les piscines qui abritent le combustible nucléaire usé. Une perte de refroidissement résultant d’une atteinte aux lignes THT, une difficulté à approvisionner les diesels de secours (qui ont déjà connu des ratés par le passé), pourraient avoir des conséquences extrêmement graves. De manière générale, assurer les opérations nécessaires au fonctionnement sûr de la centrale dans une situation aussi chaotique, sous la pression de l’armée russe qui occupe désormais le site, relève du défi pour les travailleurs du site, dont nous saluons le courage. D’ores et déjà, l’AIEA a exprimé sa préoccupation quant à l’épuisement potentiel du personnel de surveillance à Tchernobyl, les mêmes équipes y étant à l’œuvre sans relève. Qu’en sera-t-il sur ce site ?

Ces bombardements à proximité directe d’une centrale, en violation du droit international, rappellent à quel point les sites nucléaires sont vulnérables en cas d’attaque, surtout face à un assaillant prêt à enfreindre les conventions internationales.

Cette situation doit aussi nous interpeller quant à la vulnérabilité de notre propre territoire, avec ses 56 réacteurs et ses nombreuses usines, sans compter ses sites liés au nucléaire militaire. Dans un monde de plus en plus incertain, l’urgence devrait être la mise en place d’un système énergétique sobre, renouvelable et sans danger pour les populations. Face à la menace climatique et aux tensions géopolitiques, le 100% renouvelable constitue une sécurité pour l’avenir, contrairement à la relance du nucléaire souhaitée par Emmanuel Macron et la majorité des candidat·e·s à l’élection présidentielle, qui ne constitue qu’une fuite en avant dangereuse et sans issue. Et face à l’échec de la "dissuasion" nucléaire, qui n’empêche pas les guerres sur notre continent, nous rappelons aussi la nécessité d’en finir avec des armes nucléaires qui ne font qu’ajouter à la surenchère.

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