Près de trente ans après les premières lois de décentralisation, les collectivités territoriales jouent un rôle majeur dans la mise en œuvre de la solidarité, l’action culturelle et le développement économique. Leurs politiques, leurs investissements organisent l’espace et façonnent les territoires. Leur action, pour le dire en un mot, est structurante.
C’est dire l’importance et la sensibilité du projet de réforme des collectivités territoriales lancé à partir des travaux du Comité Balladur. L’ambition de simplifier le « millefeuille administratif » semble largement partagée mais le débat reste vif sur les conditions de cette simplification, sur les modes de représentation politique et sur les compétences futures des différentes collectivités.
Pour le monde associatif, dont les collectivités territoriales sont devenues le principal partenaire financier, la question se pose du paysage politique et institutionnel qui pourrait émerger de la réforme. L’intention affichée par l’exécutif d’en finir avec les projets cofinancés par plusieurs collectivités nous alerte particulièrement. Le risque est grand, en n’ayant plus qu’un seul partenaire institutionnel, d’être réduits à de simples sous-traitants de l’action publique.