À l’issue du premier tour des élections régionales, le Front National arrive en tête du scrutin dans six régions. Avec un taux d’abstention très élevé, le parti d’extrême-droite se félicite d’être aujourd’hui le premier parti de France. C’est une véritable gifle pour les partis républicains et, au-delà, une alerte pour tous les acteurs de la démocratie républicaine.
Pour la Ligue de l’enseignement, il n’est pas envisageable qu’une seule région soit présidée par un élu venant d’un tel parti. Une victoire du FN, renvoyant aux années les plus sombres de l’histoire de notre pays, aurait des conséquences dramatiques pour la France et ses habitants : repli de la scène internationale et européenne, division de la population, stigmatisation des plus fragiles, archaïsme économique et sociétal. C’est aussi l’étranglement programmé des associations et le reniement total des valeurs de la République : une laïcité instrumentalisée, une fraternité inexistante, des libertés menacées, une égalité des droits mise à mal.
À un moment où la cohésion, la confiance de toutes les composantes de sa population sont nécessaires, la France ne peut s’enfermer dans la peur.
Cette situation inédite nous conduit à appeler à voter au 2e tour et à faire barrage au Front National.
Nous appelons dans le même temps à un changement en profondeur de la vie politique nationale qui doit entendre les voix de celles et ceux qui ont le sentiment d’être abandonnés, reconnaître et soutenir l’imagination solidaire qui vit dans tous les territoires de la République.
En tant que militants laïques de l’éducation populaire nous sommes concernés. Il nous faudra plus résolument encore mener le combat culturel pour faire vivre les valeurs et les principes de notre République indivisible, laïque, démocratique et sociale, sur tous les territoires et dans tous les milieux sociaux.