Avec le gouvernement Ayrault, l’engagement bénévole associatif, l’économie sociale et solidaire, l’éducation populaire (si l’on s’en tient aux intitulés ministériels) ont fait un retour en force sur la scène politique. La question de la société civile est redevenue, en creux, une donne politique, un enjeu sociétal, au même titre que le fut, trente ans auparavant, le « temps libre ». Trois raisons majeures expliquent ce retour.
Il y a, d’abord, le constat que la gauche a besoin de renouer avec une certaine idée du collectif. Une valeur qu’elle a trop longtemps négligée au profit de l’exacerbation d’un individualisme compétitif qu’elle n’a certes jamais épousé mais que les plus libéraux parmi elle ont laissé s’épanouir.
C’est sur ce terrain-là que la culture socialiste a le devoir de combler son retard. Le besoin d’humanisme, si l’on en croit les derniers travaux de la puissante Ligue de l’enseignement, caractérise l’état d’esprit des nouvelles générations. Il passe, nécessairement, par une re-légitimation de ce secteur non-marchand enraciné entre l’État et l’individu.