La LMDE a participé ce lundi 25 juin à la deuxième réunion de la commission vie étudiante relative à la santé au Ministère de l’enseignement supérieur. Alors que la commission précédente avait été consacrée à l’écoute des propositions des organisations et mutuelles étudiantes, le Ministère faisait hier ses premières propositions.
Sur l’essentiel des sujets, force est de constater que les ambitions sont grandement revues à la baisse, et souvent en contradiction avec les premières annonces de la Ministre mais aussi avec les engagements que le candidat Nicolas Sarkozy avait formulés dans une lettre adressée à la LMDE1 durant la campagne électorale.
Tout d’abord, le chèque santé pour l’acquisition d’une complémentaire santé est unanimement reconnu depuis le rapport Wauquiez sur la santé étudiante comme un outil d’urgence pouvant répondre au fait que 23%2 des étudiants renoncent à des soins pour des raisons financières.
Nicolas Sarkozy avait promis « d’attribuer à chaque étudiant un chèque santé pour les aider à adhérer à une mutuelle ».
Pourtant, hier, le ministère ne s’est engagé ni sur une date de mise en œuvre ni sur la nature même d’une aide directe à la complémentaire santé.
Concernant les services de MPU (Médecine Préventive Universitaire), dont le décret d’attributions est en discussion depuis 2003, la LMDE demande qu’il y ait une remise à plat de leurs statuts. Les MPU doivent être mieux dotées en effectifs et en moyens financiers, et pouvoir faire passer à l’ensemble des étudiants une visite préventive en première année et proposer l’accès à des spécialistes.
Nicolas Sarkozy promettait de « donner des moyens pour créer des Maisons de la santé étudiante sur chaque pôle universitaire dans une approche pluridisciplinaire des besoins des étudiants. Ces maisons regrouperaient les services des MPU, assureraient des soins et une prise en charge psychologique ».
Pourtant, hier, le ministère n’a proposé d’avancée ni en matière statutaire ni en terme de moyens. Tout juste a-t-il mis en débat une possible alternative entre une visite obligatoire conditionnant le passage des examens universitaires, et une consultation gratuite chez un dentiste ou un ophtalmologiste libéral. Cela reviendrait à faire un choix indécent entre différentes pathologies et placerait les personnels des MPU sur le même plan que les médecins libéraux, dès lors que leur connaissance éprouvée du public étudiant et de la prévention constitue un atout majeur pour améliorer la prise en charge et le suivi sanitaire des étudiants. Sans moyens supplémentaires, les médecines préventives connaîtraient une régression sans précédent dans leur capacité d’action, et tout élargissement de leur périmètre serait pour longtemps compromis.
La situation sanitaire des étudiants est suffisamment alarmante pour qu’il y soit répondu par une politique ambitieuse, déjà proposée pour grande partie par le rapport Wauquiez, et ayant recueilli un large consensus auprès de l’ensemble de la communauté universitaire. Le ministère doit désormais annoncer s’il se cantonnera à des aménagements invisibles et inefficaces ou s’il prendra la mesure de l’enjeu en mettant en œuvre les promesses de Nicolas Sarkozy. L’extrême rapidité des discussions autour de l’autonomie des universités montre pourtant que le ministère ne manque pas de célérité dans ses réflexions.
Plus que jamais, La LMDE entend demeurer une force de proposition au service des étudiants, et de vigilance quant aux engagements formulés pendant la campagne électorale.