Aujourd’hui, environ 20000 familles reçoivent chaque semaine
leur panier de Cocagne. Elles étaient 8000 en 1999, 12000 en
2005. Un chiffre qui ne cesse d’augmenter et nous en sommes
heureux. Nous consacrons ce dossier aux consom’acteurs,
notamment ceux qui sont à nos côtés depuis tant d’années. Qui
sont-ils ? Que recherchent-ils ? Comment la consom’action estelle
apparue et quelles formes prend-elle aujourd’hui ?

Il y a bientôt 20 ans, les soixantes adhérents-consommateurs venaient s’abonner
au Jardin de Cocagne de Chalezeule
(Franche-Comté) pour prendre part au projet
social et environnemental de l’association.
C’était en 1991. Un nouveau courant de
citoyens naissait, composé de personnes qui
voulaient consommer autrement, en associant
qualité, proximité et solidarité. On les appelle
des « consom’acteurs », ou « alterconsommateurs
 ». Termes apparus dans les années 90
pour désigner ces personnes soucieuses de
mettre en cohérence leurs convictions, leurs
idéaux avec leurs achats. Ils représenteraient
15% à 25% de la population française selon
une étude de 2004. Un chiffre qui a sans
doute augmenté ces dernières années. Pour
ces consommateurs citoyens, l’acte d’achat
est aussi un acte politique. Face à la montée
en puissance des multinationales, à la délocalisation
de la production, à la mondialisation
des échanges, ils ont le sentiment que le
pouvoir de changer la donne est moins dans
le droit de vote que dans le porte-monnaie.
Deux grandes causes motivent les consom’acteurs
 : la justice sociale et l’environnement.

L’Arrosoir n°22 - Hiver 2010