L’argent est il la source de tous les maux de la planète ? Non. L’argent est il une finalité ? Non. L’argent est il un outil ? Oui. Est il un outil sociétalement utile ? Oui, il peut. Preuve en est la finance solidaire, qui englobe, entre autres, l’épargne solidaire. Et aujourd’hui s’ouvre la 6ième semaine de l’épargne solidaire qui prouve qu’"il est possible de donner du sens à son épargne et de se mobiliser pour une autre finance, celle qui créé des emplois, du logement, des activités respectueuses de l’environnement, celle qui favorise l’entrepreneuriat dans les pays du Sud". Qu’elle soit liée à l’épargne salariale ou bien volontaire et personnelle, l’épargne collectée permet d’améliorer la vie des citoyens qui veulent entreprendre, qui veulent transformer, qui veulent améliorer. 1 018 000 souscriptions à un produit d’épargne solidaire en France en 2012, preuve que ce n’est pas un phénomène marginal. Et parmi les pionniers, on trouve (qui a dit "bien entendu" ?) le Groupe Crédit Coopératif qui oeuvre depuis plus de 30 ans à démocratiser l’accès aux produits solidaires pour les particuliers. 30 ans d’engagement et d’innovations pour le développement d’une finance solidaire "qui a permis en 2012 de générer plus de 5 millions d’€ de dons au profit de 52 associations partenaires et de répondre au besoin de financement de plus de 50 entreprises solidaires sur le territoire".
Et puis, la solidarité se retrouve aussi dans les projets individuels, pour autant qu’ils soient portés par une structure coopérative. C’est le cas des coopératives d’activité et d’emploi. Il y a peu se fêtaient les 10 ans de la première CAE de Loire Atlantique, l’ouvre boites 44. Ressources Solidaires a une relation affective forte avec elle car l’OB44 a été adhérente dès le début à Ress Solidaires, lui apportant crédit, soutien et un fond de roulement pour démarrer. Et notre relation avec les CAE est plus large puisque l’élan créateur(Ille et Vilaine) a été aussi l’un de nos adhérents et que Coopaname nous "prête" gentiment son directeur général comme administrateur. L’Ouvre Boites 44 nous explique que la coopérative a permis d’accompagner "700 personnes et participé à la création de 210 entreprises". Autant de porteurs de projets qui n’ont pas eu à subir l’horrible statut d’auto entrepreneur et ont continué à favoriser un système général de protection sociale, tout en étant soutenu dans leur démarche. Belle idée, belles entreprises, merci à vous !
Le Mouvement pour l’économie solidaire a apporté sa pierre à la réflexion sur le projet de loi Hamon sur l’économie sociale et solidaire. Ou plutôt, sa pierre aux parlementaires puisqu’il a fait parvenir des amendements aux parlementaires, reprenant 3 axes à développer (et qui manqueraient selon le MES dans le projet) : "inscrire la dimension citoyenne de l’ESS dans la définition des acteurs de l’ESS", "affirmer la place des politiques territoriales de développement de l’ESS" et "reconnaître la diversité des réseaux territoriaux, nécessaire pour animer l’ESS dans toutes ses composantes". L’UDES a également apporté son soutien au projet de loi Hamon. Entre autres, elle appuie l’article 1 sur le périmètre de l’ESS car "cet article constitue [également] un levier pour la représentativité des syndicats d’employeurs de l’économie sociale et solidaire en ce sens qu’il établit l’existence juridique d’un périmètre des entreprises de l’économie sociale et solidaire et de leurs spécificités".
Habile transition offerte pour aborder l’actualité du monde du travail et un focus sur la remise du rapport de Jean-Denis COMBREXELLE, Directeur général du travail, sur la représentativité patronale. Nous en avons déjà parlé dans l’édito précédent, car ce rapport clive entre les organisations de salariés et celles des employeurs, essentiellement sur la méthode de prise en compte de la représentativité patronale. En effet, le rapport propose "un socle de principes communs avec les critères de la représentativité syndicale (ancienneté, respect des valeurs républicaines, indépendance, transparence financière et influence caractérisée par l’activité et l’expérience) ainsi qu’une mesure de la représentativité fondée sur l’adhésion des entreprises aux organisations professionnelles au niveau national et interprofessionnel et dans les branches.". C’est ce dernier volet qui créé la divergence entre les deux parties du dialogue social.
Le projet de loi sur l’économie sociale et solidaire n’en finit pas de créer des remous sur ces articles 11 et 12 créant un droit d’information préalable des salariés en cas de transmission d’une entreprise saine. Repoussons les points de vue de ceux qui veulent "plus" ou "moins" ou "oui mais". Juste posons nous la même question que Xavier Hollandts et Bertrand Valiorgue dans un très bon article titré "Actionnaire, salarié... à qui appartient l’entreprise ?".
Enfin, parce que l’actualité des dernières semaines peut favoriser la théorie du complot avec les révélations du projet PRISME, les écoutes des portables de gouvernants, la récupération d’informations sur nos mails et portables, il est toujours bon de se retourner vers les sages et de réfléchir. Richard Stallman, militant du logiciel libre et créateur du projet GNU et de la licence publique générale GNU, explique, arguments à l’appui, que "le niveau de surveillance actuel dans nos sociétés est incompatible avec les droits de l’homme. Pour retrouver notre liberté et rétablir la démocratie, nous devons ramener la surveillance à un niveau qui permette à tout lanceur d’alerte de discuter avec des journalistes sans risquer d’être repéré.". Après le débat français sur les lanceurs d’alerte il y a peu, gageons que l’argument trouve écho !
Bonne lecture, bonne semaine !