Le projet de fusion entre la BANQUE POPULAIRE et les CAISSES D’EPARGNE, qui est soumis à l’Assemblée Nationale ce lundi 18 mai, soulève de nombreuses inquiétudes.
Il sonne le glas du modèle de la banque coopérative, qui se distingue du modèle bancaire classique par ses structures profondément démocratiques et décentralisées.
En effet, une banque coopérative n’a pas d’actionnaires : elle appartient à ses déposants, qui en sont les sociétaires. De même, l’organe central d’une banque coopérative n’est pas propriétaire de ses filiales régionales : ce sont elles qui sont propriétaires de l’organe central, qui ne doit posséder qu’un rôle de coordination.
Or, ce projet de loi donne un poids démesuré et un pouvoir exorbitant à l’organe central et à son Président, François PEROL, au détriment des sociétaires et des agences régionales.
On assiste, comme nous en avons maintenant l’habitude avec Nicolas SARKOZY, à une mainmise autoritaire et centralisatrice, pour ne pas dire bonapartiste.
Ficelé à la hâte pour éponger les pertes faramineuses de NATIXIS, filiale créée par la CAISSE D’EPARGNE et la BANQUE POPULAIRE pour contourner les réglementations qui s’appliquaient à elles et se refinancer sur le marché, ce projet de loi permettra au nouveau groupe de « siphonner » l’épargne des ménages, les comptes des petites PME, des collectivités locales, ceci afin de réparer les fautes de dirigeants aux ambitions démesurées.
Enfin, quel sera l’avenir de la lutte contre l’exclusion bancaire, de l’amélioration du développement économique local et du financement du logement social qui étaient les missions de service public de la CAISSE D’EPARGNE ? Déjà, les PELS, les Projets d’Economie Locale et Sociale, commencent à être supprimés des statuts de nombreuses caisses régionales suite à la banalisation du Livret A.
Il n’est pas normal que les principes de solidarité et de lutte contre l’exclusion, qui étaient la fierté de l’esprit coopératif, soient sacrifiés sur l’autel de la « normalisation » et de la reprise en main, chère à Nicolas Sarkozy.
Tout au long de la discussion de ce projet de loi, François DE RUGY défendra des amendements pour défendre le système bancaire coopératif et mutualiste, très présent en Loire-Atlantique et dans l’Ouest.