Le marché de la formation professionnelle continue pourrait être considérablement transformé sous les effets de la loi du 5 septembre 2018, notamment par la mise œuvre de la nouvelle certification des organismes de formation, « Qualiopi ». Celle-ci est désormais obligatoire depuis le 1er janvier 2022 pour tous les prestataires de formation, y compris les formateurs indépendants et les centres de formation des apprentis souhaitant bénéficier de fonds publics ou mutualisés. Afin d’éclairer la mise en place de Qualiopi, l’IGAS et l’IGESR ont demandé au Céreq et à la Dares une enquête auprès des 12 000 prestataires ayant répondu à l’Enquête sur les transformations de l’offre de formation. Les tout premiers résultats en ont été présentés le 8 novembre dernier lors de la réunion, au ministère de l’Éducation, des membres du Groupe permanent pour la qualité de la formation, c’est-à-dire les 8 partenaires sociaux, les fédérations professionnelles de la formation, les financeurs, les consulaires et quelques ministères.
42 % des organismes de formation déclarent ne pas ou ne plus être certifiés Qualiopi
- Il s’agit le plus souvent d’organismes de formation n’ayant pas besoin de Qualiopi pour pouvoir travailler : sous-traitants d’organismes eux-mêmes pourvus de cette certification (48 %) et/ou ne bénéficiant d’aucun financement public (22 %).
- La lourdeur de la démarche et les coûts financiers et humains liés au processus sont des motifs de non-certification fréquemment cités, souvent associés à un retour sur investissement estimé insuffisant.
- Concernant les conséquences à terme de l’absence de certification Qualiopi (ou de sa perte), près d’un quart des organismes non certifiés déclarent qu’ils pourraient renoncer à l’activité de formation.
2/3 des organismes de formation certifiés déclarent avoir entamé la démarche Qualiopi pour pouvoir bénéficier de fonds publics et mutualisés
- Les raisons de organismes pour se lancer dans la démarche sont multiples : attester de la qualité des formations (83 %), bénéficier de fonds publics (65 %), proposer des formations financées via le Compte personnel de formation ou via la Validation des acquis de l’expérience (33 %).
- 51 % des organismes certifiés ont eu recours à une prestation de conseil pour préparer l’audit permettant d’obtenir Qualiopi. Dans trois cas sur quatre, cette prestation avait pour objectif de comprendre les prérequis de l’audit.
- 4 organismes sur 10 choisissent leur certificateur en fonction de sa réputation ou de sa notoriété.
- Dans 1 cas sur 2, le coût estimé de préparation de l’audit est inférieur à 2 000 euros. Dans plus d’1 cas sur 2, celui de l’audit initial est entre 1 000 et 2 000 euros.
L’impact de la certification sur les pratiques
- La majorité des organismes certifiés déclare des effets à différents niveaux, les pratiques générales de l’organisme (53 %) et le suivi pédagogique des formateurs (33 %) étant le plus souvent cités.
- Seule une minorité déclare que l’obtention de la certification n’a pas modifié leurs pratiques (16 %).
Des contrôles multiples limités à quelques organismes seulement
- 12 % des organismes déclarent avoir été contrôlés en 2022 : 9 % par un seul organisme et 3 % par plusieurs.
- La part d’organismes contrôlés et la fréquence du contrôle augmentent fortement avec leur taille.
- Les CFA, quasiment tous détenteurs de la certification Qualiopi, ont été en moyenne davantage contrôlés que les autres prestataires de formation (35 %).